Il n’y a qu’au Canada qu’on puisse concevoir une «conversation musicale» entre des artistes métis, inuits, québécois, perses, afghans et arabes. C’est ce qu’offre cette saison le musée torontois de l’Aga Khan, en commençant le 16 septembre à 20h par l’envoûtante Moe Clark, une Métisse de l’Ouest qui vit maintenant à Montréal et qui chante en cri, anglais et français.
Elle partagera la scène avec sa complice d’origine libanaise Katia Makdisi-Warren (oud) et la chanteuse de gorge inuite Nina Segalowitz, accompagnées de cinq musiciens: trois Québécois (piano, contrebasse, percussion), un joueur de quanun d’origine turque et un autre maître de l’oud, réfugié syrien récent.
Le spectacle s’intitule Incantations et vise à plonger le public dans une «transe» favorisant la joie, la paix et le rapprochement des individus et des peuples, explique Moe Clark en entrevue à L’Express.
Elle vient de lancer son deuxième album, Within, «qui représente la culmination de sept ans de conte, de poésie, de performances musicales et d’expériences de vie»…
«Ma musique vient de mes racines et est un aspect de mon âme», dit-elle. «Comme peut le faire une odeur, la musique sert à activer la mémoire.»
Moe Clark a grandi à Calgary en anglais. Elle a pris conscience de ses origines métisses à l’adolescence. «Je ne parle pas couramment le cri et l’ojibwé, mais je continue de me réapproprier mes langues ancestrales, notamment dans mes chansons… et j’ai appris le français parce que j’ai déménagé à Montréal!»