Quelques arpents de neige… C’est quand même romantique comme description d’un pays! Sauf que l’auteur de l’expression, le grand Voltaire lui-même, n’avait pas en tête de louanger le Canada quand il a choisi ces mots pour évoquer ce qui n’était alors qu’une colonie de la France.
Voltaire n’était pas qu’un grand homme de lettres. Il ne se gênait pas pour donner son opinion, particulièrement auprès des personnages influents, non seulement de France, mais aussi de Prusse et de Suisse.
Voltaire ne manquait pas non plus d’impertinence et de mépris, notamment envers le Canada.
En fait, il estimait que l’établissement du Canada, au début du 17e siècle, était au départ voué à l’échec. «Déjà, les Anglais se mettaient en possession des meilleures terres et des plus avantageusement situées qu’on puisse posséder dans l’Amérique septentrionale», écrit-il en 1753.
La France a donc dû, selon Voltaire, se contenter de s’établir au nord des établissements anglais, dans un «pays couvert de neige et de glaces huit mois de l’année, habité par des barbares, des ours, et des castors» (Essais sur les mœurs et l’esprit des nations).