Une métropole moderne peut-elle tomber en panne d’eau? C’est la première mondiale qu’est apparemment en train d’expérimenter Le Cap, en Afrique du Sud: si la tendance se maintient, à la mi-avril, ses 4 millions d’habitants devront faire la queue pour avoir leur ration d’eau quotidienne.
Depuis le début de l’année, les résidents sont «encouragés» à limiter leur consommation quotidienne à 87 litres, et à partir du 1er février, à 50 litres. À moins qu’un miracle météorologique ne fasse remonter le niveau de la nappe phréatique d’ici là, les réservoirs seront à sec à la mi-avril.
À titre de comparaison, un Américain moyen utilise plus de 300 litres d’eau par jour. Un Britannique, 150 litres.
La cause immédiate: le manque de pluie. Depuis trois ans, Le Cap a reçu des précipitations inférieures à la normale, asséchant les terres environnantes et empêchant le renouvellement de la nappe phréatique.
La cause plus profonde: le développement urbain accéléré de la métropole depuis une vingtaine d’années a conduit à puiser davantage d’eau dans cette nappe que ce qu’elle est capable de fournir — un phénomène courant dans plusieurs autres endroits de la planète, notamment le Sud-Ouest des États-Unis.
São Paulo au Brésil est venue tout près de devoir couper l’eau il y a trois ans: les restrictions imposées à ses 20 millions d’habitants ont permis d’éviter la crise, mais la mégalopole reste dans la liste des villes «à risque».