«Pour beaucoup de personnes qui s’intéressent aux liens entre l’urbanisme et le racisme, l’histoire d’Africville est souvent considérée comme un point de départ.» Ce village afro-canadien, au nord d’Halifax, abritant des descendants d’esclaves depuis 1749, a souffert de la discrimination des dirigeants de la ville.
Ted Rutland, de l’Université de Concordia, qui se décrit lui-même comme «géographe social culturel urbain», a présenté la triste histoire des Noirs à Halifax, qui a couvert la période de 1880 à 2010, le 26 février dernier à l’Alliance française de Toronto, dans le cadre des conférences de la Société d’Histoire.
Le professeur a mentionné que le racisme et l’urbanisme ont toujours été liés à Africville. On a notamment déplacé des usines et un dépotoir vers ce village, puisqu’elles nuisaient à la santé des gens d’Halifax, sans considération pour la santé des Noirs. Vers 1850, les résidants d’Africville payaient des impôts à la Ville mais ne recevaient aucun service.
Détruit en 1960
«Cette communauté d’Africville a été doublement maltraitée par les urbanistes pendant un siècle.» Le village a finalement été détruit dans les années 1960, mais la discrimination raciale et l’exclusion des Noirs ont perduré à Halifax pendant encore plusieurs années.
«Il y a plein d’autres communautés ailleurs dans le monde ayant vécu des expériences similaires à celles d’Africville».