Quand un mot innu devient une phrase en français

À la galerie YYZ avec Le Labo

Anne-Marie Proulx
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Publié 22/05/2017 par Lila Mouch

La jeune artiste Anne-Marie Proulx a parcouru une grande partie du Grand Nord québécois, dans le territoire du Nitassinan où vivent les Innus, intéressée d’abord à leurs traces dans la pierre, mais rapidement fascinée par leurs paroles.

Elle en a tiré une exposition – littéralement des mots sur des pages: des extraits d’un dictionnaire innu-français – qu’elle a présentée le 12 mai à la galerie YYZ (Richmond et Spadina) en collaboration avec Le Labo. «Une fois traduits en français, les mots innus deviennent des phrases», dit-elle. «Il est presque possible d’entendre ces voix d’une langue d’abord parlée.»

Par exemple, le titre de l’exposition, Aiminanu (de l’innu-aimun, la langue parlée par les Innus) se traduit par «il y a une conversation en cours». Le dictionnaire représente aussi une rencontre ou un dialogue entre deux langues, une occasion pour la jeune artiste de réaliser une véritable conversation.

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Originaire de Lévis, Anne-Marie Proulx évoque une relation intime avec les images et les mots. Son univers artistique présente des espaces et des territoires laissant libre cours à l’imaginaire. La plupart de ses projets, depuis quelques années, s’inspirent de ses déplacements sur les traces des «voyageurs, nomades, missionnaires, prospecteurs, romanciers, poètes»…

C’est avec Mathias Mark, originaire de Pakuashipi, qu’Anne-Marie a entrepris cette discussion. L’homme est très investi dans l’apprentissage des compétences et des connaissances de sa culture innue. À l’écoute de cette conversation (disponible dans l’exposition, qui se poursuit jusqu’au 8 juillet), Mathias Mark parle d’appartenance, de la rivière, du territoire. La boucle est bouclée.

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