La jeune artiste Anne-Marie Proulx a parcouru une grande partie du Grand Nord québécois, dans le territoire du Nitassinan où vivent les Innus, intéressée d’abord à leurs traces dans la pierre, mais rapidement fascinée par leurs paroles.
Elle en a tiré une exposition – littéralement des mots sur des pages: des extraits d’un dictionnaire innu-français – qu’elle a présentée le 12 mai à la galerie YYZ (Richmond et Spadina) en collaboration avec Le Labo. «Une fois traduits en français, les mots innus deviennent des phrases», dit-elle. «Il est presque possible d’entendre ces voix d’une langue d’abord parlée.»
Par exemple, le titre de l’exposition, Aiminanu (de l’innu-aimun, la langue parlée par les Innus) se traduit par «il y a une conversation en cours». Le dictionnaire représente aussi une rencontre ou un dialogue entre deux langues, une occasion pour la jeune artiste de réaliser une véritable conversation.