L’écrivain américain Tom Robbins a écrit qu’«un livre mesure sans doute autant de prétendue réalité qu’une pendule mesure de prétendu temps». C’est ce qui a inspiré Anne Peyrouse à concocter quinze nouvelles réunies dans un recueil intitulé Passagers de la tourmente. Son ouvrage fait fi des conventions et repères habituels.
Le titre du recueil vient de Riders On The Storm, une chanson de Jim Morrison, que l’auteure a librement traduite. Les personnages qu’Anne Peyrouse campe sont souvent rongés de l’intérieur et elle se délecte à peindre leurs réalités, parfois dans une langue crue, dans des mots dérangeants.
La nouvelle Porte close décrit le dégoût d’une grand-mère pour son petit-fils, un «gros gras glouton dégueulasse». Il souhaite qu’il s’étrangle avec un bretzel trop salé et meurt devant elle. Mais «le mieux passe parfois par un sacré choc». Comme celui d’une couverture électrique offrant une «autocombustion lente» derrière une porte close!
Dans Quelques jours, sans destination précise, Anne Peyrouse met en scène quatre jeunes à bord d’une Volkswagen Beetle 1972. Josée est une hyper-écolo-anti-pollution heureuse de vivre à 800 kilomètres de ses parents. Nychen est «un pince-sans-rire brillant et décapant», Marie-Lou ou Loupette souffre de schizophrénie.
Enfin, pour Samuel, «sa Volks était la seule qu’il aimait et qu’il aimerait à jamais». Le groupe part vers l’ailleurs en suivant la route du bonheur, sans destination précise.