Quand Dalí interprète la Divine Comédie de Dante

Au Brookfield Place jusqu'au 30 septembre

Salvador Dalí Dante Alighieri
L'entrée du musée... et dans un voyage artistique et d'introspection. Photo: Maxime Cormier
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Publié 08/07/2023 par Dorian Vidal

Salvador Dalí et Dante Alighieri sont au centre d’une nouvelle exposition au Brookfield Place de Toronto jusqu’au 30 septembre. Artistes et personnalités ayant marqué l’Histoire, le peintre espagnol et le «père de la langue italienne» sont moins connus ici que sur le vieux continent.

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Félix Bélanger aux côtés du buste de Dante réalisé par Dalí. Photo: courtoisie

C’est un constat que nous partage Félix Bélanger, de La Girafe en feu, et à l’origine de l’exposition The Divina Dali. Ce projet lui est venu à l’esprit suite à sa rencontre avec Frank Hunter, à New York, qui est l’archiviste officiel de Salvator Dalí. Ces créations d’une finesse inimitable ont immédiatement convaincu le passionné d’art de les montrer au plus grand nombre.

Plus de 600 ans séparent Dalí et Dante. Cela n’empêche les œuvres exposées de faire penser que personne d’autre que Dalí pouvait interpréter, de cette façon, la Divine Comédie de Dante. Magnifiée par le cadre mis en place par Félix Bélanger et son équipe, les estampes de l’artiste catalan valent le détour.

Salvador Dalí Dante Alighieri
L’entrée vers l’Enfer, ses créatures et ses prisonniers. Photo: Maxime Cormier

Un décor pensé pour immerger le public

Pour inviter les visiteurs à complètement s’imprégner des créations de Salvador Dalí, l’espace en lui-même joue un rôle primordial. «Si au théâtre on cache tout ce qui n’est pas dans la pièce, ici, c’est tout l’inverse», explique Félix Bélanger à l-express.ca. Même le plafond, composé de tuyauteries apparentes, fait partie de l’exposition.

Chaque pièce, reprenant le parcours de Dante entre l’Inferno, le Purgatorio et le Paradiso, a une ambiance différente des autres. La musique, des jeux de lumière, ou des projections, ont été pensés pour mieux immerger chacun dans l’œuvre.

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Chaque élément a son importance, le plafond rajoute un côté impressionnant à l’Enfer. Photo: Maxime Cormier

Et Salvador Dalí se livra davantage

Au cours de la visite, Félix Bélanger nous confie que des historiens de l’art disaient ne pas apprécier Dalí pour son manque d’implication. À la sortie de l’installation, leur regard sur l’artiste catalan est souvent chamboulé.

La Divine Comédie de Dante a été reprise maintes fois, sous de nombreuses formes. Le compositeur Frank Liszt, le sculpteur Auguste Rodin, Eugène Delacroix. Mais aussi, Victor Hugo, Dan Brown ou Lars von Trier… Tous ont tiré quelque chose de la Divine Comédie.

Ici, Dalí ne fait pas qu’illustrer. Il interprète personnellement le poème du penseur italien.

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La salle du Purgatoire, où les âmes se questionnent. Photo: Maxime Cormier

Un travail de fourmi

La technique de Salavatore Dalí impressionne. Passionné par ces créations, Félix Bélanger nous explique qu’il s’agit d’estampes, et non d’aquarelles. Pour réaliser la centaine d’œuvres affichées dans les différentes salles, ce sont plus de 30 plaques qui ont été nécessaires. Un véritable travail de précision.

Le conservateur ne manque pas d’attirer l’attention des visiteurs vers ses créations préférées. Chaque détail vaut le coût d’être observé de plus près. Comme sur la représentation de Dante et Virgile devant les avares.

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Salvador Dalí Dante Alighieri
Des visages, des pêcheuses… Chacun interprète comme il le souhaite cette estampe, quand Dante guide Virgile, contournant les avares. Photo: Maxime Cormier

Dalí reprend également ce qui a fait sa «marque de commerce»: les tiroirs ou les objets fondus. Les nuages sont aussi très travaillés par l’artiste venu de Catalogne.

Pour Félix Bélanger, Salavator Dalí est le seul artiste ayant réussi à reproduire les nuages, laissant le public imaginer ce qu’ils représentent. Tout comme un passant qui lèverait la tête, et verrait un château ou une baleine dans le ciel.

Un des objectifs de cette exposition est alors de pousser chacun à plus s’intéresser à Dalí et à l’œuvre de Dante. Les citations intelligemment placées aux côtés des estampes laissent libre place à l’imagination de chacun. L’art c’est aussi ça, laisser chaque personne interpréter comme il le souhaite une création.

Salvador Dalí Dante Alighieri
Au Paradis, Dante est purifié et s’approche de la fin de son voyage. Photo: Maxime Cormier

Félix Bélanger espère entre 70 000 et 90 000 visiteurs d’ici septembre. Après cela, les estampes et l’installation devraient se transporter dans d’autres musées du monde.

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