Puissance et gloire de Michel-Ange

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 03/09/2013 par Gabriel Racle

Ils abondent les termes élogieux ou les expressions étincelantes utilisés par les chroniqueurs pour parler de Michel-Ange: Il dicinon, une étoile au firmament de la Renaissance, l’incomparable, un maître du sublime, le génie de la Renaissance, une légende de l’histoire de l’art, le plus démesuré des artistes de la Renaissance, pour donner quelques exemples. Alors, que dire encore?

Il est difficile, dans le cas de Michel-Ange, de séparer l’homme de son œuvre, tant ce qu’il fait, fait partie de ce qu’il est, et cela dès qu’il s’engage dans le domaine artistique.

Né en 1475 dans le village de Caprese, en Toscane, il est, après le décès de sa mère en 1481, élevé dans la famille d’un tailleur de pierre jusqu’à 10 ans. On sait que les événements marquants de l’enfance ont beaucoup de répercussions par la suite.

À partir de 1488, malgré l’opposition de son père et de ses oncles, il choisit de devenir pour trois ans l’apprenti de Domenico Ghirlandaio (1448-1494), un peintre de l’école de Florence, auteur en particulier de fresques.

Michel-Ange va étudier les fresques et démontrer une grande habileté à les copier. Mais ses remarques lui vaudront un coup de poing d’un sculpteur mécontent qui lui casse le nez.

Publicité

Une carrière se dessine…

Son travail impressionne Ghirlandaio qui le recommande à Laurent de Médicis, le grand maître de Florence, qui le place dans son atelier de sculpture.

Michel-Ange a l’occasion d’admirer les statues de la Grèce antique des collections des Médicis. La statuaire le passionne et il se promet de devenir sculpteur. Il étudie donc l’anatomie humaine à Florence puis à Rome.

On le retrouve à Bologne, où il passe trois ans, après la mort de Laurent de Médicis en 149. Et il sculpte deux statues, Saint Pétrone et Saint Procule, pour l’église Saint-Dominique.

Un cardinal l’appelle à Rome en 1496. Il réalise alors deux statues sur commande, Bacchus (1497), qui se trouve maintenant à Florence, et La Pietà, achevée en 1499, que l’on peut voir dans la basilique Saint-Pierre du Vatican.

… et se concrétise

En 1500, Michel-Ange revient à Florence et exécute une de ses plus célèbres sculptures, David, entre 1501 et 1504. Il sculpte dans un bloc de marbre blanc de Carrare abandonné par un autre sculpteur un David de 4,54 m de haut, armé d’une fronde.

Publicité

Il peint également (1503-1504) La Sainte Famille à la tribune (ou Tondo Doni), une œuvre circulaire commandée par un riche tisserand, à l’occasion de son mariage.

De retour à Rome en 1505, il commence à sculpter le tombeau en marbre du nouveau pape Jules II, auquel il travaillera épisodiquement pendant 40 ans, sans l’achever. L’œuvre se trouve dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens, et non à Saint-Pierre comme prévu initialement.

Jules II fait appel à lui pour d’autres tâches, comme pour peindre le plafond de la chapelle Sixtine. Michel-Ange mettra quatre ans à réaliser ce chef-d’œuvre gigantesque, de 1508 à 1512. Michel-Ange parle de ces années comme des années éprouvantes. L’ouverture de la chapelle pour la fête de la Toussaint 1512 est triomphale.

Dernières années

Après la mort de Jules II (1513), Michel-Ange se retrouve à Florence où il réalise différents travaux pour les Médicis, puis en 1532 il revient à Rome. Les différents papes lui confient diverses charges.

C’est à cette époque qu’il réalise la fresque du Jugement dernier, sur le mur terminal de la chapelle Sixtine. Michel-Ange mettra six ans, de 1536 à 1541, pour exécuter cette commande du pape Clément VII, inaugurée par son successeur Paul III le 1er novembre 1541.

Publicité

En 1546, le pape le nomme architecte de Saint-Pierre. Il remet en œuvre le plan de Bramante, l’architecte initial, une croix grecque, et simplifie le dôme. À 88 ans, il meurt à Rome, le 18 février 1564. Selon ses volontés, il est inhumé à Florence.

Son tombeau se trouve dans la basilique de la Santa Croce. Il date de 1570. Le buste de Michel-Ange est posé sur un sarcophage à côté duquel sont assises les statues de la Sculpture par Valerio Cioli, de l’Architecture par Giovanni Bandini, de la Peinture par Batista Lorenzi. Les plans sont de Vasari, peintre et architecte (1511-1574).

Un ouvrage

Comme on le voit par ce bref aperçu, la vie artistique de Michel-Ange est complexe, puisqu’il est tout à la fois sculpteur, peintre, architecte et poète.

Un petit livre intéressant permet de suivre cette fulgurance artistique: Gilles Néret, Michel-Ange, 1475-1594, Génie universel de la Renaissance, Taschen, relié, 30×24 cm, 96 p., autant d’illustrations dont plusieurs en pleine page.

L’auteur résume l’œuvre de Michel-Ange en cinq chapitres suivis d’une chronologie: Un Tailleur de Pierre, Le Pape et l’Artiste, Les Rêves d’un Titan, Les Feux de l’Amour, La Gloire de Dieu. En quelques pages, un résumé, une documentation, un livre facile, pratique et bienvenu.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur