Provocation et humour à Cinéfranco

Le festival de Marcelle Lean fête ses 15 ans!

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Publié 20/03/2012 par Guillaume Garcia

Cinéfranco remet le couvert avec une nouvelle édition du plus grand festival de films francophones hors Québec qui se déroulera pour la deuxième année consécutive au TIFF Bell Lightbox, du 23 mars au 1er avril prochains. L’équipe de programmation s’est encore une fois démenée pour vos proposer toujours plus d’exclusivités en alliant le rire aux larmes en passant par la provocation. Marcelle Lean nous glisse quelques informations privilégiées sur le festival.

Après 14 éditions, Cinéfranco a encore trouvé le tour de nous surprendre et de vous surprendre en dénichant des films francophones venus aussi bien du Canada que de France ou encore du Maghreb.

«C’est de plus en plus difficile de se renouveler. Le paysage audiovisuel change et il y a une visibilité du cinéma francophone à Toronto qui n’existait pas voilà 14 ans. Maintenant il faut trouver des films de bonne qualité qui n’ont pas été distribués à Toronto», explique la directrice de Cinéfranco, Marcelle Lean. Outre les réseaux habituels que peuvent être les festivals de films et le suivi d’artistes «chouchous» de l’équipe de programmation, Cinéfranco s’ouvre au public et le consulte pour savoir ce qu’il a vu et aimé un peu partout dans le monde francophone.

Si vous cherchez à déceler un thème ou un fil rouge dans la programmation de Cinéfranco, armez-vous de courage, Marcelle fait au gré des envies et des opportunités. «Je ne cherche pas à faire passer de message. J’ai des réalisateurs phares, donc je regarde ce qu’ils viennent de faire. Pareil pour les acteurs, il y en a qu’on aime bien et en plus ça attire des gens, comme Sandrine Bonnaire, Jacques Gamblin…»

Un exemple de ce suivi que fait l’équipe de programmation se retrouve dans la soirée d’ouverture. «On a mis en deuxième film Décharge de Benoît Pilon, qui avait déjà gagné un prix Cinéfranco Radio-Canada pour le programme Jeunesse il y a deux ans. Et puis La Sacrée, en ouverture, qui donne un regard original sur le cinéma canadien.»

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Si vous suivez Cinéfranco depuis quelques années, vous avez certainement remarqué la présence régulière de films «choquants» ou «provocants» et c’est normal, on pourrait parler de marque de fabrique Marcelle Lean!

«J’aime bien provoquer. Le cinéma ce n’est pas seulement je m’amuse, je pleure, je ris. C’est aussi de la réflexion. Je veux faire réfléchir le spectateur dans un mode de divertissement. Par exemple avec On ne choisit pas sa famille, on parle de l’adoption homo. Ce sont des sujets qui font réfléchir.»

La provocation se retrouvera également dans le film My little Princess, un long-métrage «très dérangeant» selon Marcelle Lean. «Ce qui m’a fait peur c’est d’apprécier la beauté esthétique du film qui est basé sur l’exploitation d’une petite fille. Ça fait réfléchir sur l’art et jusqu’où va la liberté de l’artiste par rapport à la morale.

Dernier dada de Marcelle, les films nord-africains. Cette année, on remarque Femmes en miroir, qui traite de la condition féminine au Maroc.

«C’est mon attachement au Maroc qui m’a conduit vers ce cinéma. Dans Femmes en miroir, on voit une condition féminine en pleine évolution, mais confrontée à des millénaires de tradition et d’emprisonnement», explique Marcelle Lean.

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Outre un programme très chargé, Cinéfranco proposera deux conférences liées au cinéma. La première parlera des défis du court-métrage et de l’exil dans les films (24 mars). La seconde nous amènera à la rencontre de Patrick Baudot, commandant à la Brigade criminelle de Paris et conseiller pour film policiers (31 mars).

Top 3 Marcelle Lean:
L’art d’aimer – Mon pire cauchemar
My little princess
Joker: Toutes nos envies
www.cinefranco.com

Quelques films à voir:

La Sacrée

Le film d’ouverture de Cinéfranco nous emmène dans un petit village francophone de l’Ontario. «Un film à potentiel très drôle qui permet aux gens de la communauté de se reconnaître», explique son réalisateur Dominic Desjardins. Dans ce petit village authentique, le cimetière grandit, les jeunes partent et la question de la survie commence à se poser. Une baraque à frites, un magasin général, il ne reste plus grand-chose, ni grand monde au village. Parfois, le sauveur prend des formes bien difficiles à discerner! Et comme souvent, c’est en contemplant son passé que l’on arrive à se lancer dans le futur.

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R.I.F, recherche dans l’intérêt des familles

Un polar comme il en sort plusieurs par an, mais tenu à bout de bras par les belles performances d’Yvan Attal et de Pascal Elbé. Un policier parisien surmené et proche de la rupture emmène sa femme et son enfant pour une semaine de vacances. Lorsqu’elle disparaît en pleine Lozère, le mari se transforme en animal prêt à tout pour la retrouver.

Case départ

Le classique du voyage dans le temps! Deux demi-frères antillais de la métropole (Thomas NGijol et Fabrice Éboué) se retrouvent dans les Caraïbes pour enterrer leur père, qu’ils ne connaissent presque pas. Ils atterrissent finalement au XVIIe sous le joug d’un maître, à qui ils ont été vendus comme esclaves. Parfois facile côté humoristique, le film est tout de même assez cru dans ses propos et pourra choquer certains.

Les hommes libres

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, la mosquée de Paris est soupçonnée de délivrer de faux certificats musulmans pour protéger des juifs. Traqué par la police, un jeune contrebandier (Tahar Rahim, Un prophète) est sommé d’infiltrer la mosquée pour savoir ce qu’il s’y passe. Poignant et triste, le film montre un bel exemple de solidarité juifs-musulmans, loin des clichés qui ont la vie dure.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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