Président de la Fédération des producteurs laitiers du Canada de 1994 à 1996 et de la Commission canadienne du lait de 1996 à 2006, le Manitobain Louis Balcaen offre sa perspective sur les négociations en cours entre le Canada et les États-Unis.
Les négociations sur l’ALÉNA achoppent notamment sur la question de la gestion de l’offre du lait au Canada…
Louis Balcaen : En effet. Le président Trump a tourné le monde des ententes canado-américaines à l’envers. L’agressivité américaine de 2018 n’existait pas lorsque je participais, en 1986 et 1987, aux négociations qui ont conduit au premier accord de libre-échange.
Ou encore au début des années 1990, quand le Mexique négociait son entrée dans ce qui allait devenir l’ALÉNA.
Qu’est-ce qui a changé?
L. B. : À la fin des années 1980, les Américains avaient essentiellement accepté que le Canada allait maintenir la gestion de l’offre sur ses produits laitiers. Je siégeais déjà à l’exécutif de la Fédération des producteurs laitiers. Notre président, Jim Waadenberg, et Simon Reisman, le négociateur principal du Canada, avaient pu négocier l’entente dans un climat serein.
En 2018, la résistance américaine à la gestion de l’offre est beaucoup plus forte. Entre autres parce que la technologie de l’industrie laitière a évolué.