Promenade dansée au Bentway

Création originale sous l'autoroute Gardiner

Dérives, un spectacle déambulatoire signé Noémie LaFrance, aura lieu au Bentway, le nouvel espace public sous l'autoroute Gardiner.
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Publié 09/05/2019 par Léa Giandomenico

Avec Dérives, Noémie Lafrance, chorégraphe et danseuse, embarque le public dans son univers. Ce spectacle de danse déambulatoire aura lieu les 7 et 8 juin (à 18h et 20h) au Bentway (250 boulevard Fort York).

Le but? Récupérer cet espace public, un parc urbain aménagé sous l’autoroute Gardiner, afin de laisser libre cours à la créativité et à la liberté des danseurs. Les performeurs ont pu travailler grâce à des ateliers gratuits et ouverts à tous. Le prochain est prévu pour le mardi 14 mai, de 17 à 20h.

Investir l’espace

Noémie LaFrance, chorégraphe et danseuse montréalaise de la compagnie Sens Production, qu’elle a créée, célèbre des espaces architecturaux quelconques par le biais de son art. On peut la qualifier de chorégraphe «in situ», c’est à dire qui «revendique l’espace».

Noémie Lafrance, créatrice de la compagnie Sens Production , connue pour son travail dans les espaces publics new-yorkais.

Dérives permettra au public de suivre l’évolution d’une soixantaine de danseurs, dont 28 professionnels et une trentaine de participants aux ateliers, dans le Bentway. La première véritable répétition au Bentway a eu lieu le 6 mai.

«Pour moi, impossible de créer un spectacle où mes danseurs restent statiques», explique Noémie Lafrance. «Je veux les voir naviguer dans cet espace afin qu’ils se le réapproprient.» La déambulation traverse le Bentway d’un bout à l’autre, en passant même près du stationnement.

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Pas juste du béton

La chorégraphe explique que cet endroit n’est pas juste un espace de béton: il est aménagé en tant que parc ouvert au public et justifie une expérience où danseurs comme public peuvent déambuler librement.

En effet, The Bentway a ouvert l’an dernier. Ce parc urbain met à disposition chaises longues, tables et même une patinoire publique en hiver.

«Ce projet est une expérience humaine entre danseurs et public»

 

Expérimentale et minimaliste, l’expérience se base également sur l’improvisation et l’expérience humaine.

«C’est un échange entre spectateurs et performeurs. Le but est également que l’œuvre finale soit assez brute, sans artifice.» En effet, la chorégraphe précise que peu d’éclairages ou de détails techniques comme tels s’ajoutent au spectacle.

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Les ateliers chorégraphiques donnent l’opportunité à des habitants de Toronto de découvrir quelque chose de nouveau et d’échanger autour de la danse. «L’expérience de ces ateliers a été très positive, elle nous a permis de travailler sans pression, d’échanger…» s’enthousiasme encore la chorégraphe.

Au Bentway, les danseurs réinvestiront l’espace.

Danse et musique

À l’aspect chorégraphié du spectacle s’ajoute une trame musicale, créée par les participants lors des ateliers. Anaïs Maviel, artiste vocale, les aide à créer ces motifs narratifs. Les danseurs chanteront ces trames, basées sur des onomatopées et des sons assez bruts, en même temps qu’ils danseront.

«Nous appelons cette technique little narrative, en anglais», explique Noémie. Ce sont des petits poèmes qui servent de guide pour improviser des mouvements répétés.

Les ateliers de fin de semaine accueillent une dizaine de participants à chaque fois. Certains viennent pour la première fois, d’autres sont des habitués, anglophones ou francophones. Les ateliers sont ouverts à tous, que l’on ait déjà pratiqué la danse ou non. Chacun est ensuite libre de participer au spectacle de juin.

Lors de la séance axée sur le travail vocal, les participants, en cercle, scandent des sons aux rythmiques diverses tout en alliant la gestuelle à la parole.

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The Bentway a ouvert l’an dernier.

Se libérer lors des ateliers

À la fin de la session de travail, les danseurs débreffent. «C’était très satisfaisant!», s’enthousiasme l’un des participants. «Je me sens mieux dans mon corps après cette expérience vocale, il dispose de plus d’espace et de résonance dans l’espace», remarque une autre.

Tous s’expriment librement, sur le grand rôle du langage dans l’expression scénique et de son impact sur le corps. «C’est intense!», conclut une dernière participante.

Histoires personnelles et ressentis à chaud se mélangent pour créer un climat de travail décontracté.

Plus d’informations ici.

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