Le Conseil des Arts du Canada a dévoilé mardi dernier les noms des finalistes de langues française et anglaise des Prix littéraires du Gouverneur général 2007. Cette année, 1 417 livres étaient en compétition, dont 581 en français et 836 en anglais. Le roman et la nouvelle francophones semblent en grande forme: 145 romans et recueils de nouvelles francophones ont été soumis cette année, presque autant que les 155 oeuvres de même catégorie côté anglophone! Au total, 74 finalistes se sont distingués dans les catégories romans et nouvelles, études et essais, poésie, théâtre, littérature jeunesse (textes et illustrations) et traduction.
Dans cette compétition, assure Joanne Larocque-Poirier, agente du service des lettres et de l’édition au Conseil des Arts du Canada, un seul critère entre en ligne de compte: l’excellence littéraire, «la qualité de l’ouvrage soumis et non l’ensemble de l’oeuvre de l’auteur ou sa réputation».
Premier constat à l’annonce du nom des finalistes francophones: leur concentration à Montréal. Quelques rares auteurs finalistes vivent en dehors de la métropole québécoise et seulement trois «rescapés» francophones sont installés en dehors du Québec: Serge Patrice Thibodeau et Michel Cormier, originaires du Nouveau-Brunswick, et la franco-ontarienne Annette Hayward. Cette concentration n’existe pas du côté anglophone puisque les auteurs finalistes viennent d’Ontario, du Québec, de Colombie Britannique, du Manitoba ou encore de Nouvelle-Écosse.
Monique Proulx, membre du jury romans/nouvelles, constate que Montréal est un centre bouillonnant de création littéraire. Pour Joanne Larocque-Poirier, il ne faut pas cependant amoindrir la vitalité de la littérature non québécoise. «Le jury a vraiment des choix déchirants à faire car la concurrence est rude! En Ontario français, il existe une production littéraire d’une grande richesse et on voit cette qualité dans la multitude d’ouvrages en concurrence, qui ont fait l’objet de délibérations.»
Annette Hayward, finaliste franco-ontarienne dans la catégorie Études et essais, avec son livre La querelle du régionalisme au Québec (1904-1931): vers l’autonomisation de la littérature québécoise, avoue sa surprise d’être une des rares finalistes hors Québec.