Immersion chez les militaires avec le docu Premières Armes

Jean-François Caissy aux Hot Docs

Premières armes
La scène d'ouverture du documentaire "Premières Armes".
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Publié 18/04/2018 par Camille Simonet

Après avoir exploré le thème de la vieillesse dans La belle visite, puis l’adolescence dans La marche à suivre, le réalisateur québécois Jean-François Caissy s’attaque maintenant aux jeunes adultes via le prisme militaire. Son nouveau documentaire Premières Armes, produit par l’ONF, est à l’affiche du festival torontois Hot Docs le 28 et 30 avril ainsi que le 5 mai, sous le titre First Stripes.

«Je trouvais ça intéressant de poursuivre cette idée d’étapes de la vie et il me manquait la partie ‘jeune adulte’ et la décision de carrière. De fil en aiguille, ma recherche m’a mené à la transformation que produit le métier de militaire», explique Jean-François Caissy.

C’est une bonne manière de vulgariser l’apprentissage de la vie d’adulte dans un cadre «très fort» et souvent connoté: l’école militaire. Premières armes se déroule au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec et suit un groupe de jeunes recrues francophones.

Premières armes
Immersion dans le coeur des nouvelles recrues militaires.

 «Pas de pamphlet politique»

La démarche artistique de Jean-François Caissy s’inscrit dans une logique de cinéma de niche. C’est-à-dire, une manière de filmer assez contemplative, sans réelle intervention narrative.

L’humain, et non la dénonciation, est au centre du sujet. Il ne s’agit pas de critiquer la sévérité de l’armée, mais plutôt d’offrir un point de vue privilégié et intime de ce qui se passe lors d’une formation militaire.

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D’ailleurs, le processus d’obtention d’autorisation pour filmer a été très laborieux, car le réalisateur souhaitait avoir carte blanche. Une fois ces détails administratifs réglés, le tournage du documentaire s’est étalé sur douze semaines, le temps de l’apprentissage.

Mais l’idée, elle, remonte à bien avant. Jean-François Caissy y pensait déjà depuis un certain temps. «Mon frère a fait le collège militaire, et cela a marqué mon histoire d’adolescent.»

Armes et larmes

Le documentaire s’ouvre sur le défilé en fanfare des nouvelles recrues qui marque le début de la formation. La fin est la même, en voyant cette fois-ci les soldats de dos. Une manière d’illustrer la transformation qui s’est produite entre ces périodes.

Car c’est là tout le projet de ce documentaire: révéler ce passage à l’âge adulte sans filtre en plusieurs grands moments.

Il y a les scènes d’entrevues des jeunes recrues avec les retours, parfois tranchants, de leurs supérieurs. C’est la partie apparente de l’iceberg de leur évolution, qui  revient ponctuellement. Les critiques oscillent entre le «vous donnez trop d’attitude» du début au «chez vous c’est inné» de conclusion pour certains apprentis.

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Premières armes
Une des recrues émue par ses retours.

Mais le réalisateur s’est plutôt reposé sur les scènes de vie, beaucoup plus parlantes. De la représentation du garde-à-vous à l’entraînement dans le froid, en passant par les moments plus calmes de téléphones avec les proches.

Ça donne une multitude de détails qui donne plus de relief et d’aspérité au documentaire. C’est le cas de la saynète de démontage des bébés mannequins après l’entraînement d’exercices de secourisme.

Impromptue, elle provoque une réaction différente selon le vécu du spectateur et c’est ce que désirait Jean François. «Je voulais chercher des scènes qui peuvent évoquer des choses pour le public et le faire réfléchir et réagir selon son propre bagage.»

Premières armes
La fameuse scène de démontage.

L’expérience d’une vie

Premières Armes a vécu un premier test à la Berlinale en février. Jean-François Caissy a reçu de bons retours et se montre confiant pour les Hot Docs.

Les principaux intéressés et «acteurs» n’ont pas encore pu le visionner. «Ils sont directement repartis dans une autre formation après le tournage, et c’est assez difficile de les réunir. J’attends surtout leur avis parce qu’on a vraiment partagé quelque chose d’unique avec eux.»

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Cette expérience, il l’a retranscrite à l’écran en toute transparence. Désormais, c’est aux spectateurs de la vivre.

hotdocs / Premières armes
L’affiche des Hot Docs 2018.

 

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