La réputée firme britannique Foster and Partners fait son entrée sur la scène architecturale canadienne avec le pavillon des sciences pharmaceutiques Leslie L. Dan de l’Université de Toronto, qui sera inauguré le 6 septembre.
Confier un projet à ces spécialistes de l’architecture high tech, c’est savoir qu’on ne verra pas naître un édifice en brique ou en pierre comme le sont la plupart des pavillons du campus. L’intégration au contexte physique ne figure pas non plus au rang des principes de cette architecture qui s’inspire des technologies les plus avancées. Il est d’ailleurs révélateur que la première démarche de Foster and Partners a consisté à faire modifier le programme initial qui demandait une construction harmonisée à la hauteur des édifices environnants pour lui substituer une tour de 12 étages.
Il est tentant de comparer cette dernière construction à un pavillon voisin et contemporain, le Centre Terrence Donnelly. Consacrées l’une et l’autre aux sciences de la santé, ces tours en verre et en métal, de même hauteur et de masse à peu près équivalente, se veulent une célébration de la technologie moderne. Mais ici s’arrêtent les ressemblances.
Le Centre Terrence Donnelly est un édifice en couleur, plein de fantaisie, de contrastes voire de formes changeantes, tandis que son voisin est sérieux, austère, uniforme et quasi monochrome. Alors que le premier multiplie les contacts avec les édifices qui l’entourent et les rapports avec l’espace ambiant qu’il articule, le pavillon de la pharmacie s’isole, se raidit et se replie sur lui-même.
Le pavillon Leslie L Dan revêt des airs de l’architecture classique tellement sa forme est nettement définie. C’est un prisme symétrique et régulier. Son péristyle de colonnes géantes porte un cube minimaliste contenu dans une enveloppe de verre dont la seule variante vient de l’alternance des rangs de verre régulier avec ceux de verre pare-soleil à disques blancs (semblables à des pilules). Au coin sud-est, le tambour de l’entrée est à peine perceptible tellement il se fond dans la masse principale. À l’ouest, la tour s’approche à quelques mètres du pavillon Fitzgerald en brique rouge, mais elle est tout à fait indifférente à son endroit.