Un lac a-t-il des droits? Un référendum tenu la semaine prochaine à Toledo, une ville de l’Ohio située au bord du lac Érié, pourrait ajouter un paragraphe à la définition de ce qu’est un individu — ou un plan d’eau.
Théâtre d’invasions d’algues toxiques ces dernières années, malmené par les rejets de l’agriculture et de l’urbanisation, le lac Érié est aussi une victime de la politique: il touche à l’Ontario et à quatre états américains.
Et tous ces gouvernements — en plus des métropoles de Buffalo, Cleveland et Toledo — se renvoient la balle.
Engrais agricoles
C’est de cette dernière que provient l’initiative d’un référendum pour une «Charte des droits du lac Érié». C’est également Toledo et son demi-million d’habitants qui ont le plus souffert des invasions d’algues depuis le début de la décennie.
Bien que l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et les agences locales responsables de la qualité de l’eau aient publié dès 2009 un rapport sur la pollution par le phosphore — la faute aux engrais agricoles qui, emportés par les cours d’eau, s’accumulent dans le lac — très peu de pression a été mise sur les agriculteurs.