Pour éviter, entre autres, le Caporal Microphone Smith

Les profs Jean Delisle, Charles Le Blanc, Linda Cardinal.
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Publié 05/07/2016 par Gérard Lévesque

À la suite de la présentation, le 15 juin dernier, à la Chambre des communes du rapport du Comité permanent des langues officielles sur le Bureau de la traduction (BT), trois professeurs de l’Université d’Ottawa, Linda Cardinal, Jean Delisle et Charles Le Blanc, ont partagé leurs réflexions sous un texte intitulé Le temps d’agir: des solutions pour l’avenir du Bureau de la traduction.

Les professeurs notent d’abord la belle unanimité des représentants de toutes les formations politiques qui ont présenté huit recommandations, et le fait que le Nouveau Parti démocratique, par l’entremise de François Choquette, vice-président du Comité et député de la circonscription de Drummond, y a même ajouté un «rapport complémentaire» de trois pages afin de traiter plus explicitement du rôle du BT, de son budget, de sa gouvernance et de la relève.

À la lecture du rapport, les professeurs constatent que la problématique complexe entourant le BT a été bien cernée et que les recommandations du comité sont «de nature à corriger les inquiétantes dérives prises par le Bureau ces dernières années».

Saluant la recommandation d’affecter toutes les ressources financières nécessaires au BT pour que celui-ci offre des services de traduction de qualité supérieure, les professeurs précisent que cela revient à dire que l’outil de traduction automatique Portage, renommé «outil de compréhension» en mai dernier, ne serve plus à diffuser des traductions machines et que son utilisation soit strictement encadrée. «Ainsi, le Caporal Mike Smith risquera moins de devenir, en français, le Caporal Microphone Smith, comme cela s’est vu!»

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À leurs yeux, la dernière recommandation du comité est sans doute la plus importante et celle qui permettra au BT d’opérer le virage à 180 degrés qui s’impose: le Comité demande au gouvernement de réexaminer le statut du BT en tant qu’organisme de service spécial (OSS) et les conséquences de la privatisation de certains services de traduction sur les obligations linguistiques des institutions fédérales.

Les professeurs concluent qu’il ne reste plus qu’à espérer que le gouvernement au pouvoir donne une suite favorable à l’ensemble des recommandations sensées de ce rapport.

«Le Bureau de la traduction est une institution culturelle et son démantèlement doit cesser. Il faut souhaiter qu’il redevienne le navire amiral des professions de traducteur, d’interprète et de terminologue, comme il l’était encore il n’y a pas si longtemps. Le moral des troupes en dépend, l’avenir du bilinguisme officiel aussi.»

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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