C’est la voie navigable qui relie la planète à la moitié nord du continent américain. Et c’est aussi l’habitat de mammifères marins et de bien d’autres espèces. Une cohabitation pas toujours harmonieuse, qui se complique avec la récente augmentation du trafic maritime dans le golfe du Saint-Laurent.
L’Atlas des paysages acoustiques océaniques, publié cette année, offre de s’immerger dans les eaux du Saint-Laurent pour en découvrir — visuellement — l’univers sonore.
Un travail de moine
« Nous voulions modéliser le bruit sous-marin chronique réalisé par les humains pour avoir une cartographie, une photo », présente Yvan Simard, directeur de la Chaire de Pêches et Océans Canada en acoustique sous-marine appliquée aux mammifères marins et leur écosystème.
C’est un travail de moine ou plutôt de scientifiques des données (« data scientists ») et d’océanographes spécialisés en acoustique. Il a été réalisé grâce à une collaboration entre les chercheurs de l’Institut des sciences de la mer (ISMER-UQAR) et de MERIDIAN — Marine Environmental Research Infrastructure for Data Integration and Application Network — un réseau logé à l’ISMER.
Il aura fallu 30 mois pour rassembler, compiler, ordonner et illustrer les sons océaniques d’une année complète — 2013 — de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent… Tout en isolant le bruit ambiant de celui du transport maritime.