Des chercheurs font une mise en garde: compter uniquement sur l’immigration pour rétablir le poids démographique des francophones en situation minoritaire risque de faire perdre de vue le «faire société», la réussite des nouveaux arrivants, la lutte contre l’anglicisation et la revitalisation des communautés existantes.
L’immigration n’est pas l’unique solution pour rétablir le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire (CFSM), a admis le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, devant le Comité permanent des langues officielles du Sénat, le 5 novembre.
Cette déclaration rejoint celle de deux chercheurs qui, quelques jours auparavant, signaient deux textes dans La Conversation: «L’immigration seule ne rétablira pas le poids démographique des francophones hors Québec» et «Hors Québec, le français a reculé partout au Canada depuis 1971. Quelles stratégies adopter?»
Selon eux, uniquement compter sur l’immigration pour rétablir le poids démographique relève d’une «approche simpliste».
Un calcul défavorable
«On voudrait rétablir le poids au niveau de 1971. On commence à intervenir dans le domaine de l’immigration au début des années 2000, donc 30 ans après. Avant, il n’y avait pas vraiment de stratégie en immigration francophone», explique l’un des deux chercheurs, le professeur de sociologie de l’Université de Moncton, Éric Forgues.