Hédi Bouraoui a rassemblé une imposante panoplie de textes de réflexion sur la poésie pour illustrer en quelque sorte son cheminement à la fois complexe et profond. Ce parcours s’intitule Mutante, la poésie et est publié par le Centre Canada Méditerranée de l’University York ou CMC Éditions.
Plusieurs des textes ont d’abord paru dans la revue Envol, fondée par Jacques Flamand et Hédi Bouraoui, et publiée de 1993 à 1999. On y trouve, entre autres, des éditoriaux littéraires auxquels se sont ajoutées des réflexions inédites et quelques définitions de la poésie extraites des nombreux recueils de l’auteur.
En mai 1993, Bouraoui précisait que «la voix du poète est par définition minoritaire. Dans la majorité silencieuse, seule la minorité ose parler, communiquer…» Le poème donnerait donc la voix aux sans-voix.
L’auteur clame haut et fort que la poésie est la quintessence de toute langue puisque «le poète voyage dans l’infini des êtres et des choses». Il est un amant des mots, des contacts humains pour la vie. La poésie devient dès lors «une goutte de rosée posée avec amour sur une branche de pensée».
En empruntant le mot à Cécile Cloutier et en le transformant en verbe, Bouraoui écrit que «poaimer, c’est aimer au-delà de la peau, de l’habituel, des mots… évoluer dans le royaume du dedans pour vivre l’arc-en-ciel des sentiments». La poésie a sa fierté.