Pluie et lumière pour le spectacle mexicain du Cirque du Soleil

La 38e production du Cirque du Soleil, Luzia, qui puise son inspiration dans la culture mexicaine, sera celle qui connaîtra le plus long séjour à Toronto: 11 semaines, du 28 juillet au 16 octobre.

Contraction des mots «luz» (lumière) et «lluvia (pluie) en espagnol, Luzia réunira une quarantaine d’artistes sur la scène du nouveau chapiteau surplombée d’un immense disque solaire évoquant le calendrier aztèque.

«Et, oui, il pleut sur la scène», confirme la metteure en scène Brigitte Poupart en entrevue à L’Express.

Pour sa première collaboration avec le Cirque du Soleil, elle a pris le relais au printemps du metteur en scène suisse-italien Daniele Finzi Pasca, qui s’est retiré après le décès de son épouse et «alter ego» Julie Hamelin, co-fondatrice du Cirque Éloize.

«C’est un grand honneur pour moi», dit la metteure en scène, pour qui c’est «de loin le plus gros contrat» de sa carrière. D’abord comédienne, elle connaissait les gens du Cirque du Soleil «et on se disait depuis un bon moment qu’on voulait travailler ensemble».

Étonnamment, Brigitte Poupart est seulement la troisième femme et la première Québécoise à signer la mise en scène d’une production du Cirque du Soleil, dont le siège social reste à Montréal malgré la vente à des intérêts chinois l’an dernier.

Hommage à une riche culture

Luzia a débuté le 4 mars dans le Vieux-Port de Montréal et y restera jusqu’au 17 juillet. Après Toronto, la troupe d’environ 120 personnes partira en tournée comme, avant elles, tant d’autres productions quasi-autonomes du Cirque du Soleil.

Le Cirque présente déjà un spectacle au Mexique, Joya, dans la région de Cancún, «mais on a trouvé tellement de matériel dans cette culture très riche qu’on s’est dit qu’on voulait lui rendre un hommage encore plus vibrant», explique-t-elle.

Pour Luzia – l’histoire d’un homme qui retourne au Mexique faire le deuil de sa femme – Brigitte Poupart travaille entre autres avec le scénographe mexicain Eugenio Caballero, qui a remporté un Oscar pour sa direction artistique du film Le labyrinthe de Pan, de Guillermo del Toro.

Le spectacle met également en vedette la chanteuse Majo Cornejo, «qui n’a que 21 ans et qui est aussi formidable que si elle avait déjà une longue carrière» souligne Brigitte Poupart. La musique du spectacle a été composée par Simon Carpentier, qui a notamment signé la trame musicale de Zumanity.

Mexique fantasmagorique

Luzia entraîne le public dans un Mexique imaginaire, «comme un rêve où la lumière abreuve l’esprit et où la pluie calme l’âme».

Ses dix tableaux, avec ses acrobates, ses personnages et ses animaux fantasmagoriques, forment une mosaïque qui éveille tous les sens. «Comme le Mexique lui-même, un pays complexe aux multiples influences et en pleine évolution.»

Si le Cirque du Soleil s’est tenu loin des clichés sur le Mexique (notamment dans le choix des couleurs), il fait des clins d’oeil à son cinéma, ses salles de danse, ses plantes hallucinogènes et ses sports, le soccer et la lutte.

La pluie est la plus spectaculaire des innovations techniques associées à ce nouveau spectacle. Jean-François Bouchard, le «guide créatif» qui a remplacé Guy Laliberté, voulait «donner une personnalité au spectacle avec des éléments qu’on n’avait pas encore exploités».

Toute cette eau est d’ailleurs recyclée, rappellant l’engagement du Cirque avec la fondation One Drop, qui veut garantir l’accès à l’eau potable à tous.