Place aux étudiants artistes à la Galerie Glendon

Pour la dernière exposition de l’année, la galerie Glendon met en avant les élèves en première année de maîtrise d’art de York. Attention, ces étudiants ne sont pas des jeunes premiers qui gribouillent sur une feuille. La plupart d’entre eux ont déjà exposé à Toronto ou même aux États-Unis.

Ils sont huit. Et ont déjà une certaine expérience en matière d’art. «Les élèves sont proches de la trentaine et ont approfondi leur art pendant quelques années. C’est courant dans l´art, le diplôme n’est pas indispensable pour faire carrière», explique Michel Daigneault, professeur d’art à l’Université York.

C’est le cas de Margarita Macdonald qui a déjà exposé au Mexique, aux États-Unis et à Toronto ou de Colwyn Griffith dont les travaux ont orné les murs de la galerie Glendon il y a quelques temps.

Tous les arts sont représentés, photographie, sculpture, peinture et même vidéo ou même des performances. Michel Daigneault a regroupé toutes ces oeuvres sous le thème «Dig it out».

«C’est une forme de fouille archéologique, on déblaye des strates de significations. Leurs travaux représentent bien le multiculturalisme de cette ville. Ils utilisent toutes les disciplines et traitent tous les sujets», explique le professeur.

Immigration et art

En effet, les étudiants proviennent des quatre coins du monde, l’Amérique Latine, les États-Unis, la Pologne… Margarita Macdonald est originaire du Texas et vit non loin de la frontière du Mexique.

Ses oeuvres photographiques et sculpturales traitent de l’immigration. Elle a voulu montrer la frontière entre les États-Unis et le Mexique et «montrer comment un immigrant voit ce pays pour la première fois», détaille la jeune femme. «Je viens du Texas et j’ai entendu les histoires de ces immigrants clandestins qui ont traversé la frontière en pleine nuit. Mais ils ne peuvent pas en parler sinon ils seraient expulsés. J’ai voulu représenter ce silence», continue-t-elle en montrant des cubes signifiants toutes ces personnes contraintes au silence.

Maria Flawia Litwin a travaillé sur une dizaine de tasses accrochées au mur et sur une vidéo qui passe en boucle dans la galerie. «Elle fait une satire des personnes liées à l’art comme les galeristes ou les artistes eux-mêmes», explique Michel Daigneault.

«Je joue sur l’art conceptuel, l’art dématérialisé en l’imprimant sur une tasse comme ce qu’on trouve dans les boutiques des musées», raconte la jeune artiste polonaise. Elle se prépare par ailleurs pour une performance artistique. «La performance est une oeuvre d’art. Les tasses et la vidéo sont une documentation».

Exposition des secondes années

Chaque année, Michel Daigneault essaie d’organiser une exposition pour les étudiants de première année.

Cette semaine commencent des expositions des étudiants de seconde année dans le quartier West Queen West. Vous pourrez notamment admirer les oeuvres de Jennifer Linton à la galerie Board of directors (1086 rue Queen ouest) ou celles de Catherine Lane à la galerie Katharine Mulherin Contemporary Art Projects (1082 rue Queen ouest).