Pinery: un patrimoine écologique unique en Amérique du Nord

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Publié 08/05/2012 par Charles-Antoine Rouyer

Le parc provincial Pinery abrite la plus grande savane de chênes en Amérique du Nord, un habitat indigène en grande partie disparu. Une exposition sur ce milieu naturel rarissime sera dévoilée mi-mai dans le centre des visiteurs du parc.

Pinery, sur le rivage du lac Huron, près de Grand Bend, propose 12 yourtes, de grandes tentes hexagonales, pour profiter de la nature au printemps en dormant au chaud.

Le printemps offre aussi l’occasion d’admirer des oiseaux migrateurs, qui passent à Pinery après s’être arrêtés sur l’île Pelée. Sans parler des nombreuses fleurs qui se succèdent tout au long du mois de mai, au sol ou dans les arbres, notamment les nombreux cerisiers.

Chaque yourte peut accueillir de quatre à six personnes (91,50 $/nuit) et offre à l’extérieur un barbecue à gaz et une table de pique-nique. L’idéal pour l’entre-saison, grâce au chauffage, ou pour ceux qui voudraient goûter au plein air sans n’avoir jamais campé.

Centre des visiteurs à neuf

Le parc Pinery, l’un des parcs ontariens les plus visités (750 000 visiteurs par an) après le parc Algonquin, et le parc Sandbanks, viennent de bénéficier d’investissements de 15 millions de dollars (fédéral/provincial).

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Le centre des visiteurs a été entièrement réaménagé, dont deux expositions inédites et trois écrans tactiles (dont une table interactive pour les enfants) ainsi qu’un environnement sonore, des chants d’oiseaux dans le parc.

À l’entrée, trois immenses photos souligneront les principaux attraits du parc: la dune; la savane de chênes; le Ausable Channel (un bras d’eau au nom dérivé de la Rivière aux sables des premiers explorateurs français.)

Une exposition sur le milieu dunaire sensibilisera les visiteurs à la fragilité de cet écosystème, dont les herbes à rhizomes (racines) fixent la dune, les oyats ou roseaux des sables.

Une reproduction d’un immense chêne trônera au cœur de la seconde exposition, sur la savane de chênes, relatant l’historique de ce patrimoine naturel qui s’étendait de la Louisiane aux Grands Lacs. (High Park à Toronto est une savane de chênes en partie préservée.)

Cet habitat est particulièrement riche en faune et flore car les chênes sont relativement clairsemés. Ils laissent passer beaucoup de lumière, pour un sous-bois diversifié.

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Un nouveau comptoir d’information accueillera les visiteurs dès leur entrée, équipé d’écrans tactiles. Cinq aquariums illustreront la diversité du fond du Chenal Ausable.

Ce chenal était autrefois une rivière. Le cours d’eau fut détourné pour assécher des marais, gommant le coude en épingle à cheveux qui avait donné son nom au village non loin, Grand Bend (une adorable petite bourgade balnéaire qui vaut le détour en été.) Le chenal est alimenté à présent par des sources souterraines.

La savane de chênes pour sa part a perduré intacte, car les terres sablonneuses étaient trop pauvres pour l’agriculture et les arbres trop tordus pour faire des poutres. La parcelle (2500 ha) où se trouve le parc (créé en 1957) ne trouva aucun acquéreur.

Pinery est une forêt quasi primaire: un patrimoine naturel aussi unique somme toute qu’un patrimoine urbain tel que le Vieux-Québec.

Guides naturalistes et sentiers balisés

Rien ne remplace une visite (gratuite) in situ sous la direction d’un naturaliste du parc pour mieux comprendre comment la dune s’est transformée en savane de chênes, avec entre les deux, une savane de cèdres. La topographie vallonnée du parc témoigne de la présence de dunes autrefois et de la progression de la forêt qui gagne sur le lac, qui rétrécie.

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Le parc possède aussi huit sentiers pédestres. Le sentier Nipissing grimpe au sommet d’une des plus anciennes dunes, où une plate-forme en bois offre un panorama à couper le souffle sur la forêt et le lac Huron.

Le sentier Cedar traverse la savane de chênes blancs et noirs, pour finir vers la dune à travers la savane de cèdres.

Le sentier Wilderness traverse une forêt de pins rouges avant de déboucher sur une plage quasi déserte.

Les chênes partagent en effet les lieux avec pins rouges et pins blancs – d’où le nom Pinery, illustrant la méprise écologique à l’origine du parc.

Parc provincial Pinery

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