Pierre Laporte, chantre de la survivance française

Les voyages de la Liaison française 1949-1959

Pierre Laporte, Les voyages de la Liaison française 1949-1959, édition d’articles de presse établie, présentée et annotée par Dominique Laporte, Les Public' de l’APFUCC, no 8, 2019, 115 pages, 22 $.
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Publié 12/04/2020 par Paul-François Sylvestre

Pour la très grande majorité des gens, la mention de Pierre Laporte (1921-1970) rappelle presque uniquement la Crise d’octobre 1970 et son assassinat. Or, pendant seize ans, il fut journaliste, éditorialiste et correspondant parlementaire du Devoir.

Laporte a couvert sept voyages de la Survivance française organisés par le Conseil de la Vie française en Amérique entre 1949 et 1959, et rédigé une soixantaine d’articles. Onze d’entre eux sont reproduits dans un livret intitulé Les voyages de la Liaison française 1949-1959.

Voyages

Les onze articles choisis, présentés et annotés par Dominique Laporte, se répartissent comme suit: cinq sur l’Acadie, deux sur la Nouvelle-Angleterre, un seul sur l’Ouest canadien, l’Ontario, la Louisiane et un plus général sur les Voyages de la Liaison française.

Partout, Pierre Laporte transforme «la connaissance de l’histoire de la présence française en Amérique et de ses lieux de mémoire en une expérience nationale réelle et pérenne à la fois».

Dès 1924, Le Devoir s’était doté d’un service de voyages pour aider à la propagande des idées de rapprochement entre divers groupes français d’Amérique, martelées par son directeur-fondateur, Henri Bourassa, et son rédacteur en chef, Omer Héroux. Le Conseil de la Vie française en Amérique renouera cette tradition des voyages patriotiques et touristiques à partir de 1946.

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L’Acadie résiliente

L’attention accordée à l’Acadie (5 des 11 articles) n’est pas étrangère à l’admiration de «ces déportés de 1755 qui sont rentrés au pays et ont conservé, à 1 000 milles de la province de Québec, leur langue et leur foi, sans autre secours que leur courage et leur ténacité», écrit Pierre Laporte en 1949.

Mais deux ans plus tard, il ajoute que «les historiens de la Survivance française devront sans doute un jour mettre ces voyages au nombre des raisons qui expliquent l’inexplicable survivance de l’Acadie!» Remarque exagérée, à mon avis.

Le seul article sur l’Ontario traite du réalisme fécond dont fait preuve le Nord de la province en 1954. Il est question de Timmins et de la magnifique histoire de ses 24 caisses populaires, 14 coopératives et 10 000 coopérateurs, sans compter des immeubles d’une valeur de 100 000 $.

Règlement 17

La question de la relève inquiète les leaders, au point où un prêtre s’est demandé tout haut s’il ne faudrait pas «qu’un autre coup de vent balaie l’Ontario pour que les Canadiens français trouvent dans la lutte ce dont ils ont besoin pour leur survivance». La référence au Règlement 17 est évidente.

Dans l’Ouest canadien et la Nouvelle-Angleterre, Pierre Laporte suit les voyageurs engagés dans une course qui les conduira au pays de l’histoire et leur fera connaître une autre portion de cette grande famille française qui habite en terre d’Amérique.

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En 1959, il conclut son article général sur Les voyages de la Liaison française en notant qu’ils « ne résoudront pas à eux seuls les problèmes de la vie française en Amérique, mais on peut dire que sans ces rencontres ces problèmes seraient probablement plus difficiles à régler».

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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