Le 400e anniversaire de la ville de Québec a entraîné la télédiffusion de plusieurs émissions à saveur historique. Il ne se passait presque pas une semaine sans qu’une des grandes chaînes de télé francophones ou une chaîne spécialisée nous propose des documentaires sur l’histoire de Québec. Il y a quelques mois, il me semble que c’était en écoutant la chaîne Historia, j’ai vu un documentaire dans lequel il était question de Frontenac. Et de sa phrase la plus célèbre…
Frontenac, c’est bien sûr le fameux: «Dites à votre général que je lui répondrai par la bouche de mes canons». La citation a bien sûr plusieurs variantes. En fouillant un peu, il semble que la version la plus exacte serait quelque chose comme: «Dites à votre général que je n’ai point de réponse à lui faire que par la bouche de mes canons et à coups de fusil». C’était à la suite d’un ultimatum du général Phipps qui assiégeait Québec.
On s’en doute bien, les conflits et les guerres ont donné lieu à plusieurs citations mémorables. Par le passé, j’ai eu l’occasion de parler de proverbes, de maximes et de dictons, mais jamais de citations empruntées aux guerres et aux conflits de toutes sortes. Frontenac m’en donne le prétexte. Il suffit de fouiller un peu pour trouver des phrases manquantes, des répliques assassines, des réflexions mémorables.
Étrangement, la citation de Frontenac n’est pas sans rappeler celle, moins connue chez nous, de Mirabeau. En pleine révolution française, s’adressant au grand maître des cérémonies du roi, il lui dit ceci: «Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que par la force de nos baïonnettes». Dans la forme et dans le champ lexical, il y a d’étonnantes ressemblances.
Napoléon Ier a pour sa part eu une réplique qui a par la suite donné naissance au dicton «Impossible n’est pas français», toujours en usage de nos jours. Dans sa réponse au général Lemarois, qui commandait à Magdebourg et qui avait des difficultés à tenir la place, Napoléon répondit: «Ce n’est pas possible, m’écrivez-vous; cela n’est pas français.»
La mort, principalement lorsque associée à des conflits historiques, est aussi un joli sujet de dissertation. Devant le corps du duc de Guise, qu’il venait de faire assassiner, Henri III aurait dit: «Qu’il est grand! Plus grand encore mort que vivant!». Et Catherine de Médicis aurait dit, un peu plus tard, à son fils (Henri III), toujours en parlant de la décapitation du duc de Guise: «C’est bien taillé, mon fils; maintenant il faut recoudre.» Quelle spiritualité, tout de même…