«Non»… C’est la réponse insatisfaisante qu’offrent le journaliste-cinéaste français Stéphane Malterre et le prof Miloud Chennoufi à la question qui taraude ceux qui se désolent de la guerre en Syrie et du terrorisme qu’elle peut exporter chez nous: «Y a-t-il un espoir, si mince soit-il, que prenne bientôt fin cette boucherie?»
À l’heure actuelle, en effet, aucune des factions en présence – le régime alaouite (chiite) de Bashar al-Assad soutenu par la Russie et l’Iran, les oppositions armées nationalistes/islamistes (des sunnites parfois aidés par l’Arabie saoudite ou les États-Unis), Daesh (des sunnites fondamentalistes syriens, irakiens et étrangers) – n’est prête à dialoguer et à céder un pouce de terrain à ses adversaires.
Suite à l’émergence en 2014 du «Califat» contre qui s’est dressée la coalition internationale à laquelle participe le Canada, la Syrie semble s’enfoncer inexorablement dans la guerre qui a éclaté quand le gouvernement a entrepris de réprimer en 2011 le soulèvement inspiré par le Printemps arabe.
Les rares «démocrates» qui auraient participé à ces manifestations ont rapidement fait place à des miliciens qui nous paraissent aujourd’hui tous plus «radicaux» les uns que les autres. Tous ces combattants – et nous aussi – sont convaincus qu’ils seraient massacrés si leurs adversaires venaient à l’emporter.
«Au mieux pouvons-nous souhaiter en Syrie une solution à la libanaise, par laquelle les parties et les minorités (y compris les Kurdes) accepteraient de participer à un gouvernement d’union», avance M. Chennoufi, sans avoir l’air d’y croire.