Petit guide des arguments antivaccination

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Publié 11/11/2009 par Agence Science-Presse

Bien qu’il y ait peu de chances qu’une discussion avec un croyant puisse se transformer en une discussion parfaitement rationnelle, il est au moins possible de répliquer aux arguments les plus fréquents. De l’autisme jusqu’au vaccin non testé.

Les vaccins causent l’autisme?

Commençons par cette peur, qui provient d’un agent de conservation appelé le thimérosal, lequel contient du mercure. Et le mercure, comme chacun sait, peut causer des problèmes neurologiques.

Il y a deux problèmes avec cette peur: la première, c’est que la quantité de thimérosal était si infime (50 millièmes de milligramme par dose) qu’elle ne pouvait infliger aucun dommage.

La deuxième, c’est que bien des pays ont, dans les années 1990, interdit la présence de thimérosal dans leurs vaccins. Ce qui a fourni une opportunité en or aux chasseurs de statistiques: y aurait-il plus d’enfants autistes parmi les vaccinés «avec thimérosal»? Réponse : Non.

La grippe H1N1 est plus bénigne que la grippe traditionnelle

C’est vrai. Ce n’est pas un mythe. Mais il y a deux failles, si on veut se servir de cet argument pour conclure que la vaccination est inutile: la première, c’est que personne ne pouvait prévoir la gravité du virus lorsque H1N1 est apparu sur les écrans radars l’an dernier.

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Et la deuxième faille, c’est que la grippe est un virus qui subit des mutations d’année en année. Le H1N1 ne fait pas exception.

Le vaccin a été produit avec précipitation et n’a donc pas pu subir tous les tests nécessaires

Produit avec précipitation, oui, mais pas beaucoup plus que le vaccin traditionnel contre la grippe: chaque année, il faut en effet produire une nouvelle version du vaccin, puisque la grippe, d’année en année, subit des mutations. Il faut environ six mois pour produire une nouvelle version du vaccin, ce qui est à peu près le temps qu’il a fallu pour produire celui-ci.

En 1976, le vaccin contre la grippe a causé une épidémie de syndromes de Guillain-Barré

Faux. Cette année-là, des soupçons ont commencé à circuler aux États-Unis quant au risque d’un lien entre cette maladie (maladie rare qui peut entraîner une paralysie temporaire ou permanente) et la vaccination contre la grippe: on parlait alors d’un risque d’un cas supplémentaire par 100 000 personnes vaccinées.

Comme l’Organisation mondiale de la santé évalue la prévalence de cette maladie entre 1 et 4 cas par 100 000 habitants, cela veut donc dire qu’on serait passé à entre 2 et 5 cas par 100 000 habitants. Le programme de vaccination a été arrêté.

Sauf que des études menées à partir de là ont échoué à trouver un lien solide. Les chercheurs s’entendent désormais pour dire que le taux de prévalence, chez les personnes vaccinées, augmenterait peut-être d’une personne par million d’habitants.

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Les compagnies pharmaceutiques sont des agents de Satan qui complotent pour la seule raison d’accroître leur marge de profit.

C’est peut-être vrai, mais elles s’y prennent drôlement mal. Produire un vaccin coûte cher et rapporte peu, puisqu’il ne vous servira qu’une seule fois dans toute votre vie. En revanche, produire des médicaments pour des maladies chroniques est beaucoup plus lucratif: une pilule trois fois par jour, ça rapporte dans la tirelire!

www.sciencepresse.qc.ca

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