Personnages loufoques et intrigues insolites

Louis-Philippe Hébert, Petit chagrin ou Il ne faut pas laisser les êtres fragiles jouer avec des couteaux, nouvelles, Montréal, Lévesque éditeur, coll. Réverbération, 2019, 208 pages, 27 $.
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Publié 06/10/2019 par Paul-François Sylvestre

Louis-Philippe Hébert a publié 7 romans, 9 recueils de nouvelles, 11 recueils de poésie, une pièce de théâtre et de nombreux textes ou documentaires pour la radio. Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en différentes langues: anglais, azerbaïdjanais, espagnol, roumain, russe.

Sa plus récente création est un recueil de nouvelles intitulé Petit chagrin ou Il ne faut pas laisser les êtres fragiles jouer avec des couteaux.

Louis-Philippe Hébert est connu pour ses personnages loufoques et ses intrigues insolites. Ce nouvel opus n’échappe pas à la règle.

La vie est un cirque

Cette fois, l’auteur prolifique nous ramène à une certaine époque où les tombolas, les cirques ambulants, les fêtes foraines et les spectacles au goût douteux faisaient inévitablement surgir le monstre tapi en chacun de nous.

La première ligne de la première nouvelle donne le ton: «La vie est un cirque. Chacun y fait son numéro.»

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Inutile de dire que l’existence décrite par Hébert est une véritable jungle. Ailleurs, il note que «le complément idéal de l’homme-obus, c’est la femme-canon».

Dans un autre court récit, une femme monte seule à bord d’un avion et fait une crise au moment de la descente de l’avion car elle prétend avoir perdu sa fille en route.

On côtoie un personnage qui ne dort jamais. «Je n’ai jamais appris à dormir. Je ne connais que l’éveil. Je suis en veille perpétuelle.»

Lanceur de couteau

Vous ne vous ennuierez pas avec un garçon pur et doux qui devient lanceur de couteau après avoir fréquenté un délinquant…

Avec une femme apparemment anorexique qui se met à gonfler sous les yeux ébahis de voyeurs impénitents…

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Avec un homme qui entre dans une auberge, flanqué d’une petite chose moitié humaine moitié animale qui le suit à son insu juste pour lui rappeler le passé.

Sournois, le malaise surgit à chaque page et Hébert vous entraîne dans un dédale fascinant où vous vous exclamerez peut-être: «En me privant de liberté, vous n’allez pas m’enlever à la réalité, vous allez m’en libérer.»

Prix et honneurs

Parmi les titres les plus récents, Louis-Philippe Hébert a décroché divers honneurs: Prix du Gouverneur général (2015) pour Marie réparatrice; Prix du Festival de la poésie de Montréal (2012) pour Vieillir le premier; et Grand Prix Québecor du Festival international de la poésie de Trois-Rivières (2008) pour Le livre des plages.

En 2016, il s’est vu décerner le prix du Conseil des arts et des lettres du Québec à titre de Créateur de l’année dans les Laurentides.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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