Périple au coeur de nos rêves avec le Cirque Éloize

Nomade – La nuit, le ciel est plus grand

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 18/04/2006 par Pierre Karch

«Nous sommes tous des nomades, avance le metteur en scène, Daniele Finzi Pasca; nous voyageons tous d’un amour à un autre, d’une douleur à une autre, d’une fête à une autre. Certains voyagent plus légers, dorment sous les étoiles. Pour eux, une évidence s’impose: la nuit, le ciel est plus grand.»

C’est Jeannot Painchaud qui a fondé le Cirque Éloize, en 1993. Mais ce n’est qu’en 1998 qu’il a quitté la scène pour ne s’occuper que de la direction du cirque. Julie Hamelin est devenue très tôt membre de la troupe. Et, en 1998, elle en a été nommée co-directrice.

Depuis sa fondation, le Cirque Éloize a donné des spectacles dans une vingtaine de pays, dans plus 200 villes, devant trois millions de spectateurs. C’est la première fois que ce cirque du Québec tient l’affiche dans un théâtre du Canada anglais.

Le metteur en scène

Daniele Finzi Pasca est un metteur en scène comme il y en a peu. Il a travaillé avec la troupe Carbone 14 et avec le Cirque du Soleil. On pourrait alors s’attendre à reconnaître un certain style. Il n’en est rien. Finzi Pasca n’a pas UN style. Il sait s’adapter aux troupes qui lui demandent une mise en scène.

La première question qu’il a posée aux co-directeurs est la suivante : «Qu’entendez-vous pas «beau»?» La beauté, dans le spectacle qu’on peut voir au théâtre Canon, est essentiellement dans la grâce des gestes, dans l’expression des émotions fortes, dans la musique qui touche les cœurs.

Publicité

D’un amour à un autre

Il est beaucoup question d’amour dans ce spectacle qui dure deux heures, y compris un entracte de vingt minutes. L’amour est réciproque ou contrarié. Et cela s’exprime physiquement, de façon acrobatique (balançoire, trapèze, cerceaux…) On voit le jeu des rencontres et des séparations. Rien de grandiloquent dans les gestes. Mais tout est digne, ce qui élève les sentiments.

D’une douleur à une autre

Ce sont surtout celles des séparations. Celles aussi des membres de la troupe qui s’envient et qui souffrent quand ils n’occupent pas le centre du plateau.

Mais il y a encore les douleurs physiques. Celles de l’acrobate qui se casse une jambe. Celle du clown mal accepté par les cascadeurs et les membres de la troupe qui le bousculent et lui font la vie dure.

D’une fête à l’autre

On associe le cirque à une fête, et c’en est une. Nomade se termine par les noces de deux membres de la troupe. On chante, on danse. On boit beaucoup, même un peu trop. La nature, ici, ne tient pas le beau rôle. Il se met à pleuvoir. Tout le monde se fait mouiller. C’est dire comme nos plus grands plaisirs ne sont jamais parfaits.

Mais on continue de vivre. On avance comme des nomades, sans s’apitoyer sur son sort, sans regretter ce qu’on a laissé derrière soi.

Publicité

Périple exaltant

Le tout compose un spectacle de premier ordre qui a été longtemps applaudi avant d’être ovationné le soir de la première.

C’est très différent du Cirque du Soleil. C’est plus intime. Les comédiens, chanteurs, musiciens, acrobates s’adressent directement à l’auditoire. Et, comme il y a une veine comique qui traverse tout le spectacle, on garde une distance critique sur ce qu’on fait. Je pense, en particulier, à la trapéziste qui demande: «Avez-vous eu peur?» Et puis qui dit quelques mots en français.

Ce spectacle s’adresse aux enfants de tous les âges. Les plus jeunes, surtout s’ils font de la gymnastique, adoreront voir ce qu’un corps bien huilé peu faire. Les moins jeunes admireront la souplesse qu’ils n’ont plus ou, soyons honnête, qu’ils n’ont jamais eue. Mais tous riront beaucoup et applaudiront tout autant du début à la fin.

Nomade du Cirque Éloize, au théâtre Canon, rue Victoria, jusqu’au 20 mai.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur