Percée de la BD européenne en Amérique du Nord

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Publié 18/11/2008 par Vincent Muller

Peu d’auteurs européens de bande dessinée sont traduits et connus en Amérique du nord. Cependant les inconditionnels de la bande dessinée attendaient de pied ferme la traduction anglaise de L’ascension du haut mal du bédéiste français David B. C’est à présent chose faite et ce dernier était présent à Toronto samedi dernier pour marquer le coup et discuter de son travail avec le public. À ses côtés Igort, bédéiste italien a également partagé avec l’audience son point de vue sur la bande dessinée.

Epileptic. C’est le titre anglais de l’œuvre autobiographique en six volumes de David B. de son vrai nom David Beauchard. Ces volumes écrits entre 1996 et 2003 ont enfin été traduits pour le plus grand plaisir des connaisseurs qui étaient venus nombreux à la présentation au restaurant Plum Tomato.

Cet évènement était organisé par Peter Birkemoe propriétaire de la librairie The Beguiling, consacrée à la bande dessinée, en partenariat avec le Consulat de France et l’institut italien de la culture. Peter Birkemoe nous explique qu’il a sauté sur l’occasion pour faire venir David B. et Igort lorsqu’il a appris que ces auteurs devaient se rendre prochainement à New York avec six autres bédéistes européens pour une conférence.

Peter Birkemoe attache beaucoup d’intérêt à la bande dessinée en français et faire venir ces auteurs lui semblait d’autant plus important que le département d’anglais de l’Université de Toronto utilise cette année L’ascension du haut mal dans une partie d’un cours sur les nouvelles graphiques.

Les deux bédéistes ont pu aborder leur façon de travailler, expliquer leurs choix graphiques, le contenu de leurs œuvres, ce qu’ils ont voulu faire passer. Ainsi David B., dont L’ascension du haut mal évoque sa propre histoire marquée par la maladie de son grand frère sujet à des crises d’épilepsie, a pu expliquer comment il a conçu cette œuvre et notamment comment il s’y est prit pour extrapoler, donner un aspect un peu fantastique à des faits réels qui l’ont marqués.

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D’un point de vue plus général, la place de la bande dessinée et les différentes façons d’écrire ont été abordées. L’un des regrets des bédéistes européens, comme le remarque Igort, est que si eux s’intéressent à la bande dessiné japonaise ou nord-américaine cet intérêt n’est pas réciproque. Il explique que lui publie des œuvres de ces pays alors que lorsqu’il a proposé certaines publications au Japon l’intérêt du public n’a pas suivi.

Igort nous apprend également que les deux bédéistes travaillent de manière totalement différente. Lui écrit ses scénarios plutôt comme des scripts de cinéma alors que David B. dessine des brouillons qui ont d’ailleurs découragé son ami Igort lorsqu’ils ont évoqué l’idée de travailler ensemble !

Quoiqu’il en soit, malgré des brouillons difficilement compréhensibles, David B. a tout de même reçu plusieurs prix pour L’ascension du haut mal. En 2003 le 6e volume a reçu le Prix international de la ville de Genève. Au festival de la bande dessinée d’Angoulême, en 2000, le tome 4 a reçu l’Alpha’ art du meilleur scénario et en 1998 et 2004 les tomes 2 et 6 ont été nominés pour le prix du meilleur album.

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