Francophones et Autochtones ont parfois été alliés au Canada. Y compris en Ontario. Champlain l’avait compris, lui qui s’était aventuré au-delà de la rivière des Outaouais. Les liens tissés entre les deux groupes furent importants. Le métissage souvent bénéfique.
Pourtant, il y eut une cassure. Avec les pensionnats.
On écrit peu «sur l’histoire du Nord, sur les difficiles relations entre Premiers Peuples et francophones, sur le rôle des francophones et des prêtres québécois dans les écoles résidentielles», selon Pierrot Ross-Tremblay, professeur adjoint en Études canadiennes et autochtones à l’Université d’Ottawa.
Acculturation et amnésie
Lui-même Innu et spécialiste de «l’amnésie culturelle», il vient de passer quelques années à l’Université Laurentienne, à Sudbury, à titre de directeur du département de sociologie.
Les francophones ont-ils vraiment joué un rôle dans l’acculturation des Autochtones, comme leurs collègues anglophones? Marie-Pierre Bousquet, directrice du programme en études autochtones au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal répond sans ambages par l’affirmative.