Pierre Péladeau est décédé à 21h45 le 24 décembre 1997. Séparatiste, maniaco-dépressif, ex-alcoolique, cet homme d’affaires a fait couler beaucoup d’encre tout au long de sa prestigieuse carrière. Dix ans après la mort de ce magnat de la presse québécoise, le journaliste Julien Brault publie une biographie non autorisée qui se lit comme un roman. Elle s’intitule Péladeau: une histoire de vengeance, d’argent et de journaux.
L’auteur nous apprend que Péladeau s’est lancé en affaires parce qu’il voulait venger son père qui avait fait faillite un an avant sa naissance. Voilà pour la vengeance. Il n’acceptait pas d’investir un cent dans une entreprise sans en détenir la majorité des actions. Voilà pour l’argent. «Pour lui, un journaliste devait employer un registre de langue simple, accessible au plus grand nombre, et couvrir des sujets qui touchaient ses lecteurs.» Voilà pour les journaux.
La biographie que brosse Julien Brault regorge d’anecdotes savoureuses, de commentaires lapidaires et d’analyses succinctes, à l’image du personnage lui-même. L’auteur écrit que Péladeau était «tour à tour perçu comme étrange, diabolique ou génial… jamais comme un homme ordinaire». Il note que l’homme d’affaires devait toujours être son propre patron. Il précise que la souveraineté du Québec ne fut jamais le combat de Pierre Péladeau; «son combat était apolitique et son succès allait se mesurer en dollars».
Le livre nous décrit un homme qui a voué une haine au clergé catholique. Péladeau aimait fréquenter toutes les femmes dont il avait envie.
Il n’y a pas une religion qui allait l’en empêcher. Dans une entrevue pour la revue Châtelaine, Péladeau a avoué ceci: «Je crois que faire l’amour à tous les jours, c’est dire la plus belle des prières.»