La partie VII de la Loi sur les langues officielles (LLO) engage le gouvernement à promouvoir le développement des minorités de langues officielles dans la conception et la mise en œuvre de ses programmes. Malheureusement, là encore, le ministère de la Justice a donné une interprétation très restrictive de cette obligation. C’est comme si le ministère de Patrimoine et celui de la Justice n’appartenaient pas au même gouvernement.
On peut se demander si l’intervention en cour du ministère de la Justice pour donner une définition restrictive de la partie VII de la LLO est compatible avec la politique du gouvernement.
C’est ce qu’a déclaré Maître Michel Bastarache, le 30 mai dernier, lors du colloque sur les 50 ans de mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles, à Gatineau, dans le cadre du 87e congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS).
Présentés sous le titre Une loi pour la minorité linguistique ou une loi pour le Canada?, les propos de celui qui a été, pendant plus d’une décennie, juge de la Cour suprême du Canada et qui est maintenant avocat-conseil au cabinet CazaSaikaley, s’inscrivent dans les débats publics sur la nécessité de moderniser la législation fédérale en matière de langues officielles.
Technologie et offre active
Selon Michel Bastarache, jusqu’ici, on n’a pas tenu compte des changements dans la technologie qui pourraient permettre d’élargir l’offre de services. Il constate qu’on ne dispose pas d’une règlementation généreuse et claire, et qu’on accorde peu d’importance à l’offre active de services et à l’égalité des services offerts.