En 2013-2014, quelque 2 000 jeunes ont quitté une école de langue française en Ontario pour une école de langue anglaise ou d’immersion. Deux professeurs de l’Université Laurentienne ont mené une enquête pour comprendre ce déplacement, qui affaibli la vitalité de la communauté franco-ontarienne.
L’enquête a été menée dans 28 écoles publiques ou catholiques du Nord, du Sud et de l’Est ontariens. Y ont participé 862 élèves, 1 077 amis de ceux-ci, 216 parents et 121 enseignants. Ce sont donc 2 276 questionnaires qui ont été remplis.
Le passage d’une école à l’autre se fait en 6e, 8e ou 10e année et fragilise évidemment la reproduction de la communauté franco-ontarienne. Les professeurs Simon Laflamme et Julie Boissonneault ont analysé plusieurs facteurs sociolinguistiques et ont découvert que l’influence des amis, des parents et des enseignants joue un rôle déterminant.
La proximité d’une école et le choix plus nombreux de programmes ne pèsent pas aussi lourds que ce à quoi on pourrait s’attendre. L’influence de la mère, plus que celle du père, compte pour beaucoup dans la décision d’un enfant. L’encouragement donné par un enseignant entre aussi en ligne de compte.
L’analyse des réponses au questionnaire démontre que ce n’est pas parce qu’un élève n’aime pas lire en français qu’il n’aimera pas des films de langue française. «L’enfant de 11-15 ans vit énormément de paradoxes», de préciser Simon Laflamme.