Pas d’université franco-ontarienne dans le discours du Trône

François Boileau, Denis Vaillancourt, Marie-France Lalonde.
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Publié 13/09/2016 par François Bergeron

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, comme une bonne partie du mouvement associatif et du commentariat franco-ontariens, a accueilli avec «une certaine déception» le discours du Trône prononcé lundi à l’Assemblée législative, qui ne fait aucune mention du projet de création d’une université franco-ontarienne… ni d’aucun autre dossier francophone.

«Et ce, même si l’éducation a occupé une partie importante du discours», relève le président de l’AFO, Denis Vaillancourt.

«Nous souhaitons plus que jamais que le gouvernement de l’Ontario commence dès maintenant à faire preuve de leadership dans ce dossier et à mettre en place une gouvernance universitaire autonome, qui travaillera à la conception des bases d’une institution gérée par et pour les francophones», a-t-il déclaré.

Seulement 22% des programmes postsecondaires ontariens sont offerts en français, principalement à Ottawa et Sudbury. À Toronto et dans le Centre-Sud de la province, où seule l’Université York offre des cours en français à son petit campus bilingue Glendon, seulement 3% des jeunes francophones qui vont à l’université choisissent un programme en français.

«Nos jeunes francophones ont besoin d’opportunités près de chez eux, dans leur langue», a soutenu le président de l’Association des enseignants franco-ontariens, Rémi Sabourin.

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C’est un «couteau au cœur», a dit aux médias la députée néo-démocrate France Gélinas: son projet de loi privé pour la création d’une université franco-ontarienne est mort au feuilleton de la session législative la semaine dernière. Elle compte le redéposer dès cette semaine, mais le processus recommence à zéro.

Pas un mot non plus, dans cet énoncé des priorités du gouvernement de Kathleen Wynne pour la deuxième moitié de son mandat, de la dernière recommandation du commissaire aux services en français François Boileau: faire de toute la province une seule grande «région désignée» plutôt qu’offrir les services dans une trentaine de régions.

«Le gouvernement est au courant depuis janvier. Il n’y a pas de surprise. Un agenda législatif, c’est assez serré. J’espère qu’ils vont réagir de la bonne façon», a-t-il confié aux médias au sujet de sa demande de refonte complète de la Loi sur les services en français.

La nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones (depuis juin), Marie-France Lalonde, a minimisé cette absence des dossiers francophones du discours du Trône, indiquant que des annonces sont prévues bientôt.

Les médias ont surtout remarqué lundi l’annonce de l’élimination, le 1er janvier prochain, de la taxe provinciale de 8% sur l’électricité.

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La hausse incessante des tarifs d’électricité depuis plusieurs années serait l’enjeu le plus brûlant rencontré chez les électeurs par les députés et candidats libéraux. Le PLO a récemment perdu, aux mains des Progressistes-Conservateurs de Patrick Brown, une élection partielle dans la circonscription traditionnellement libérale de Scarborough-Rouge River.

La gestion de l’énergie, par les gouvernements McGuinty et Wynne, a fait l’objet de nombreuses critiques ces dernières années: de la vente inconsidérée d’Hydro One au déménagement coûteux de centrales au gaz, en passant par la promotion d’énergies «vertes» sous-performantes.

La critique progressiste-conservatrice aux affaires francophones, Gila Martow, indique que les tarifs élevés de l’électricité en Ontario sont le résultat de cette mauvaise gestion. En entrevue à L’Express, elle se demande d’ailleurs comment le gouvernement va équilibrer son budget, comme promis, après avoir éliminé la taxe provinciale sur l’électricité, qui rapporte 1 milliard $. Elle dit craindre quelque mystification dans l’élaboration du prochain budget.

Déplorant elle aussi le silence sur les questions francophones, dont l’université franco-ontarienne, Mme Martow souligne la «contradiction» entre les faiblesses en mathématiques ciblées par le discours du Trône et d’autres passages vantant notre système d’éducation comme étant l’un des meilleurs au monde.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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