Croyez-le ou non, 14 hommes et femmes sont maintenant en lice pour succéder à Stephen Harper à la tête du Parti conservateur du Canada. Et une ou deux autres personnalités songeraient encore à se lancer dans cette course; elles ont jusqu’au 24 février pour se manifester. Le vote, au scrutin préférentiel, aura lieu le 27 mai.
Cette bousculade au portillon rappelle les primaires républicaines de 2015-2016 qui ont permis au populiste Donald Trump de se démarquer du même nombre (au début) de candidats conservateurs traditionnels et conservateurs religieux. Mais là s’arrête peut-être la comparaison, car la plus populiste ici, Kellie Leitch, qui fait surtout valoir sa volonté de mieux sélectionner les immigrants, n’a pas le bilinguisme ni le charisme nécessaires, en plus d’être affligée d’une voix de sorcière.
Cela n’empêche pas que plus de 60% des Canadiens (j’en suis) indiquent aux sondeurs qu’il existe bel et bien des «valeurs canadiennes» et que nous sommes parfaitement en droit de souhaiter «mieux sélectionner les immigrants» en fonction de ces valeurs. Tout est évidemment dans la forme et le ton qu’on adopte: s’il veut reprendre au pouvoir, le Parti conservateur doit retrouver les électeurs qu’il a perdus ces dernières années, pas en rebuter encore davantage.
Un premier débat des candidats, en anglais, a eu lieu à Saskatoon le 10 novembre, et un deuxième, bilingue, à Moncton le 6 décembre. Le troisième débat, en français, est prévu à Québec le 17 janvier.
Un bilinguisme fonctionnel est un pré-requis dans la haute fonction publique fédérale, comme aussi à plusieurs comptoirs publics, chez les principaux agents du Parlement, ambassadeurs, chefs des Forces armées, juges de la Cour suprême, a fortiori pour le premier ministre.