Parti conservateur: victoire convaincante pour Pierre Poilievre

Pierre Poilievre, conservateur
Pierre Poilievre a été élu chef du Parti conservateur du Canada, le 10 septembre, avec 68,15 % des votes au premier et seul tour de scrutin, contre Jean Charest (16,07 %), Leslyn Lewis (9,69 %), Roman Baber (5,03 %) et Scott Aitchison (1,06 %).
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Publié 10/09/2022 par François Bergeron

Le Parti conservateur du Canada – et peut-être le Canada dans deux ou trois ans – va connaître son «moment Pierre Poilievre». Pour le meilleur, selon ses partisans, ou pour le pire, selon ses adversaires.

Le député de Carleton et ancien ministre dans le gouvernement de Stephen Harper – redoutable orateur au Parlement et en campagne – a été élu chef du Parti conservateur du Canada, ce samedi 10 septembre, avec 68,15 % des votes au premier et seul tour de scrutin: un exploit.

Il s’est classé premier dans 330 des 338 circonscriptions du pays. Près de 418 000 bulletins de vote pour un chef, envoyés par la poste au cours des dernières semaines, ont été validés et comptés.

Dans le sillage de cette course à la chefferie, le Parti conservateur du Canada compterait maintenant plus de 600 000 membres. Ce serait un record dans l’histoire du pays.

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Conservatisme décomplexé

Son principal adversaire Jean Charest, pourtant ancien chef du Parti conservateur et ex-premier ministre (libéral) du Québec, n’a récolté que 16,07% des suffrages ou des «points», selon le système censé désavantager le meneur.

Jean Charest et Scott Aitchison (1,06 %) affirmaient représenter le «centre» du Parti ou du pays, contre un Pierre Poilievre plus radical ou décomplexé, et contre la «conservatrice sociale» Leslyn Lewis (9,69 %) et le critique des mesures sanitaires Roman Baber (5,03 %).

Pierre Poilievre et Jean Charest étaient les deux seuls candidats bilingues.

Pierre Poilievre, conservateur
Pierre Poilievre était vêtu de noir. Comme presque tous les autres intervenants au micro, samedi à Ottawa, il a rendu hommage à la reine Elizabeth II, décédée le 8 septembre, et salué le nouveau roi Charles III.

Appels à l’unité

Comme les animateurs de la soirée avant lui, Pierre Poilievre a salué ses adversaires d’hier et appelé à l’unité du Parti pour remplacer le gouvernement libéral de Justin Trudeau aux prochaines élections – prévues officiellement pour 2025.

Jean Charest y a fait écho dans un trio de tweets. La co-présidente de sa campagne, la chroniqueuse Tasha Kheiriddin, les a tout de suite retweetés.

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Tasha Kheiriddin a elle-même brièvement songé à se porter candidate à la direction du Parti cette année. Elle est l’auteure d’un récent ouvrage, The Right Path, suggérant aux Conservateurs de rester au «centre» de l’échiquier politique plutôt que trop à «droite».

Jean Charest, conservateur
Jean Charest a félicité le nouveau chef et appelé lui aussi à l’unité du Parti conservateur.

Une épouse issue de l’immigration

Le nouveau chef Pierre Poilievre a été présenté aux militants par son épouse Anaida, d’origine vénézuélienne, qui s’est exprimée en anglais, français et espagnol.

Dans son discours de la victoire, Pierre Poilievre a repris les grands thèmes de sa campagne au leadership: réduire l’endettement et le gigantisme du gouvernement pour juguler l’inflation et dynamiser l’industrie, le commerce et le travail, afin de redonner aux gens le contrôle de leur vie.

Le nouveau chef a également promis d’exploiter le plein potentiel pétrolier et gazier du pays, indiquant que c’est «la technologie, pas les taxes» qui allait permettre de mitiger les changements climatiques.

Pierre Poilievre, conservateur
Pierre Poilievre et son épouse Anaida.

Troisième chef depuis la défaite de 2015

Pierre Poilievre est le troisième chef du Parti conservateur du Canada depuis la défaite de Stephen Harper aux mains de Justin Trudeau en 2015. Andrew Scheer en 2019 et Erin O’Toole en 2021 n’ont pas réussi à déloger le gouvernement libéral.

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D’aucuns ont attribué ces défaites à la perception de la majorité des Canadiens que les Conservateurs étaient trop à «droite» (sous Harper et Scheer). D’autres opinaient au contraire qu’ils ne se démarquaient pas assez clairement ou franchement des Libéraux (sous O’Toole).

Au cours des prochains mois, Pierre Polievre devra surtout définir son image et expliciter son programme aux électeurs… avant que les Libéraux et les Néo-Démocrates le fassent à sa place.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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