COLLABORATION SPÉCIALE – S’il arrivait que deux Ivoiriens se croisent au Pôle Nord, bien que francophones, c’est assurément en nouchi qu’ils échangeraient. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais un spécialiste ivoirien en communication croisé dans une chaine de restauration rapide américaine à Abidjan, capitale ivoirienne de 7,5 millions de personnes.
«Nous, les Ivoiriens, on se reconnait partout, facilement. Même au Pôle Nord, avec deux ou trois mots en nouchi, on devine chap chap (vite, vite) si tu es un des nôtres», soutient David Kouakou Kouadio, diplômé de l’École de communication de la Radio-Télévision ivoirienne, communicateur publicitaire depuis une douzaine d’années.
«En Afrique de l’Ouest, confie-t-il, les mots sont importants, compte tenu du métissage des langues et des populations. Ils nous permettent de nous intégrer dans le milieu où nous vivons. Juste en Côte d’Ivoire, par exemple, où le français demeure la langue officielle, nous cohabitons avec une soixantaine d’ethnies.»
«Le parler nouchi, qui emprunte aux langues ivoiriennes, mais aussi aux dialectes burkinabés, maliens, sénégalais et guinéens, rejoint pas mal de monde, sans distinction d’origine ou de classe.»
Du Pôle Nord à la Coupe d’Afrique des nations
Anderson Fidèle Azokou ne dit pas le contraire. Ce courtier en assurances, grand amateur de Scrabble rencontré dans un maquis (buvette) d’Abidjan, n’a que de bons mots pour le nouchi.