Paris débarque au Fringe

Le festival de théâtre avant-gardiste de Toronto

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Publié 07/07/2009 par Khadija Chatar

The Fringe, Toronto’s Theatre Festival, l’un des plus grands festivals de théâtre de Toronto et d’Amérique du Nord accueille cette année la pièce L’Enfant et L’Homme, écrite par Véronique Wüthrich et mise en scène par Maïlis Jeunesse, au Glen Morris Theatre. Une première expérience pour ces deux inséparables amies à peine sorties des bancs de leur école de théâtre à Paris.

La pièce, écrite et interprétée par Véronique Wüthrich dans le rôle de l’enfant et par Denis Guedj dans celui de l’homme, traite d’un combat et d’une recherche intérieurs. «C’est l’histoire d’un homme et de son enfant intérieur. Celui-ci surgit dans son univers. Il y a comme un conflit de communication entre l’homme et l’enfant qui, pour ce dernier, a besoin de l’homme pour survivre.

Mais l’homme aussi, sauf qu’il ne se l’avoue pas», explique Véronique Wüthrich. Une lutte psychologique dans laquelle les deux antagonistes s’affrontent au milieu d’un décor que Maïlis Jeunesse a voulu sobre. Elle choisit ainsi une cuisine où trône en plein milieu un arbre «symbolique». «Cet arbre pousse dans la cuisine. C’est un poteau de bois. Les branches sont des mètres pliables comme ceux utilisés par les menuisiers. Il y a aussi une table, un tabouret, un coffre, des ustensiles et de vieux verres. Le tout semble poussiéreux et démodé», décrit la directrice artistique.

Véronique Wüthrich dans son rôle de l’enfant est accoutrée, avec ses deux nattes, comme un gamin rêveur, fuyant la réalité. «Elle porte un jean déchiré, un bandeau de pirate, un haut de lutin avec la capuche sur le côté», poursuit la directrice. L’homme, quant à lui, porte un costume des plus tristes et totalement assorti à son mobilier. «Excepté pour sa veste qui est très moderne», précise-t-elle.

Un autre détail piquera certainement la curiosité de plusieurs spectateurs: tous les post-it accrochés à l’arbre et un peu partout sur la scène. Que représentent-ils donc? «Ces sont les pensées de l’homme!», répond Maïlis Jeunesse. Véronique Wüthrich s’empresse d’expliquer que l’enfant, contrairement à l’homme ordonné et rationnel d’apparence, apporte: «Souffle, vie, mouvement et énergie.»

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Des différences qui, malgré tout, pourraient s’emboîter. «Il y a une complémentarité entre l’enfant et l’homme. S’ils décident de s’accepter, cela leur permettra de grandir enfin», dit Mme Wüthrich. Et cela a lieu enfin. La reconnaissance de cette interdépendance est mise en scène par une danse. Les couleurs froides et grisâtres qui accompagnaient l’homme tout le long de la pièce deviennent soudainement chaudes et chaleureuses.

The Fringe, Toronto’s Theatre Festival est certainement le meilleur point de départ pour Maïlis Jeunesse et Véronique Wüthrich de donner un aperçu de leurs talents artistiques d’écriture, de jeu et de mise en scène. Une occasion pour elles aussi d’approcher un autre décor et une autre culture. «C’est très organisé et très relaxe en même temps. Ça nous change de Paris», disent-elles.
Ce festival, comme plusieurs le savent, est devenu au fil du temps, l’un des grands carrefours du monde du théâtre.

Depuis 1982, l’intérêt de petites et grandes pointures du milieu de la scène ne cessent de s’accroître. Cette année, plus de 150 compagnies de théâtre et près de 800 artistes de partout dans le monde ont déposé leurs bagages à Toronto. Le théâtre de création saisit ainsi l’occasion, que représente The Fringe, Toronto’s Theatre Festival, pour montrer à qui veut tous ses attraits et tout cela pour la simple et modique somme de 10$.

L’Enfant et L’Homme est joué au Glen Morris Theatre (4 rue Glen Morris – Toronto) aux dates suivantes: mercredi 1 juillet à 20h30; vendredi 3 juillet 20h ; dimanche 5 juillet 15h ; mercredi 8 juillet à midi ; jeudi 9 juillet à 13h30 ; vendredi 10 juillet à 22h et samedi 11 juillet à 16h30.

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