Au Québec et ailleurs, l’Église catholique a profité d’une mainmise absolue sur le quotidien de ses ouailles pour commettre impunément des crimes sexuels et économiques. Richard Ste-Marie tisse toute une intrigue sur ce sujet dans son roman intitulé De ton fils charmant et clarinettiste.
Le narrateur est l’ex-sergent Marcel Banville qui, après 35 ans au Service de Police de la Ville de Québec, se retrouve devant rien.
Pour avoir l’esprit en paix, Banville cherche à fermer des dossiers «dans sa tête», comme il dit. «J’ai été un jeune flic pourri jadis, il n’y a pas de raison que je devienne un policier retraité modèle.» Ces dossiers concernent tous des prêtres pédophiles, dont deux qui ont récemment été brutalement assassinés.
Quand Banville prend sa retraite, les enquêtes ne bougent pas assez vite à son goût.
Les premières lignes du premier chapitre sont directes: «Le prêtre est étendu, face contre terre, les bras en croix. Nu sous sa chasuble rose.» La presse parlera de l’abbé Rose, mais le narrateur a fait son cours classique chez des religieux et il précise que la chasuble rose est porté le troisième dimanche de l’Avent, dit Gaudete, mot latin signifiant «Réjouissez-vous».
Dans son enquête «personnelle», Banville découvre le cas de deux autres prêtres et en vient à la conclusion suivante: mis à part le catéchisme et le vin de messe, ils ont tous une chose en commun, soit de connaître leur assassin. Voilà Bainville sur la piste d’un véritable panier de crabes de religieux sans scrupules… et d’un lugubre prédateur qui, étrangement, semble poursuivre les mêmes objectifs que lui.