En 2018, les opioïdes tueront probablement des dizaines de milliers de personnes rien qu’aux États-Unis, et de deux à trois mille au Canada. À ce stade, ce n’est même plus une prévision, mais une trajectoire inéluctable, à moins que des réformes radicales ne soient entreprises dans un temps record.
Déjà en 2016, le nombre de décès s’élevait officiellement à 53 000, et on s’attend à ce que le bilan soit plus élevé en 2017. Au point où, ces derniers mois, les experts en santé publique qui parlaient de «crise des opioïdes» ont commencé à employer le mot «épidémie», avec une forte croissance chez les 25-34 ans.
Antidouleurs
Les opioïdes sont des médicaments antidouleurs dont l’un des plus connus est le fentanyl.
Leur grande efficacité a fait bondir les prescriptions — de 70 millions aux États-Unis au début des années 1990 à 200 millions au début des années 2010 — mais le fait qu’ils puissent créer une dépendance a aussi fait naître un marché noir extrêmement lucratif, entraînant cette épidémie de décès par surdoses dans la dernière décennie.
En 2016, pour la première fois, le fentanyl avait causé plus de décès par surdose que l’héroïne.