Océans, un livre tiré d’un film

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Publié 23/11/2010 par Gabriel Racle

Dans L’Express du 20 avril dernier, sous le titre «L’immensément grand», Aurélie Resch rendait compte du dernier film de Jacques Perrin, Océans. Et nombreux sont les amateurs de nature, déjà fascinés par Le peuple migrateur du même réalisateur, qui se sont pressés devant les écrans pour voir cette odyssée sous-marine très attendue.

Mais un film est un film, avec toute l’attraction et les avantages de l’animation, que rien d’autre ne saurait rendre aussi bien. Cependant, les images sont fugitives, on aimerait les revoir, mieux connaître les «personnages» saisis par les caméras et même découvrir le jeu de ces caméras travaillant dans un milieu aquatique sous des mains expertes.

Un livre unique

Tout cela est maintenant possible, grâce à un superbe livre qui nous plonge dans cet univers encore bien mal connu, et nous fait découvrir un monde d’images exceptionnelles, que l’on a tout le loisir de contempler. Et en même temps, des pages nous initient au travail des plongeurs et du réalisateur pour offrir, en se servant d’un matériel spécialisé, les photos que l’on découvre au fil des pages.

Océans, par Jacques Perrin, François Sarano, Stéphane Durand, Paris, Éditions du Seuil, 320 p., relié, grand format, 34,5 x 29 cm. C’est le livre du film, qui nous en conte en quelque sorte l’histoire et les rencontres: Deux ans de préparation, quatre ans de tournage, cinquante sites d’exception, soixante-dix expéditions, douze équipes, des caméras et des engins spécialement conçus pour filmer, comme jamais elles ne l’ont été, plus de cent espèces, présentées en couleur dans les très nombreuses illustrations du livre.

La défense du milieu marin

L’objectif du film, comme celui du livre, c’est la défense du milieu marin, comme le déclare Jacques Perrin dans sa préface: «Tout reprendre, reconstruire avec l’essentiel: les créatures marines, les meilleurs avocats de l’océan. Car ce type de cinéma, pourvu que l’on ne soit pas simplement là pour filmer de belles choses ni pour exprimer son pessimisme, est la meilleure arme pour rendre compte, prendre position, dénoncer s’indigner, quels que soient les sujets, même les plus complexes.»

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Si les photos parlent d’elles-mêmes, elles sont accompagnées de textes explicatifs du plus grand intérêt, écrits par des spécialistes du milieu marin. François Sarano est un océanologue réputé et plongeur professionnel. Il a collaboré avec le commandant Cousteau. Sur le tournage d’Océans, il fut plongeur, conseiller scientifique et coscénariste. Stéphane Durand a participé à l’aventure du film en tant que biologiste et journaliste scientifique. C’est «l’équipe, précieuse, indispensable, qui a aidé à approcher et comprendre les océans», explique le réalisateur Jacques Cluzaud.

Il y a tant à voir

À voir et à apprendre. Voici le grand requin blanc, dont les populations sont en déclin, oui la seiche géante avec la pieuvre violacée: gros plans garantis, tout comme ceux de l’iguane marin, de la baleine à bosse et de la baleine bleue ou rorqual bleu, ce géant de 30 m et de 130 tonnes (record absolu, 190 tonnes), qui peut vivre 80 ans ou plus. Sans parler des tortues, des orques, des raies, des dauphins, des morses et de bien d’autres.

Pour chaque espèce, les auteurs donnent des détails sur ces habitants des mers, leur comportement, leur mode de vie, une fiche technique, racontent leurs plongées et les souvenirs qu’ils en gardent: «L’impression que nous laisserons ces baleines (à bosse) qui arrivent de la nuit des temps, c’est un mélange étrange de puissance phénoménale et de grâce.»

Et il y a aussi toutes ces pages illustrées consacrées au film, qui nous font pénétrer dans les arcanes de la réalisation d’un film sous-marin. Ce n’est pas simple. Il faut des cameras très spéciales, plonger sans faire de bulles, s’armer de patience, garder son sang-froid même lorsqu’un gros requin blanc n’aime pas un intrus. Et il y a aussi ce que les plongeurs veulent faire percevoir, «Le massacre des océans».

Quel océan pour demain?

C’est par cette question que s’achève le dernier chapitre du livre. «Que sait-on de la vie marine? On connaît le chiffre: les trois quarts de la surface de la Terre sont constitués par les océans, d’où les surnoms de «planète Mer» et de «planète bleue». Mais on a du mal à réaliser ce que cela représente en termes de biodiversité. Ce magnifique ouvrage peut y contribuer quelque peu.

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«Océans, ce n’est pas un documentaire, c’est un opéra sauvage. Et chacun a apporté ses quelques notes, ses quelques fragments de la partition», confie Jacques Perrin dans sa préface. Ce livre Océans est sans aucun doute, un magnifique cadeau à se faire ou à faire à qui aime la nature et s’intéresse à la protection de sa biodiversité, un superbe cadeau qui sera bien reçu.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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