Nouveaux intronisés au Panthéon canadien

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Publié 20/11/2007 par Aline Noguès

Le Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens a annoncé la liste de ses intronisés de 2008. André Lejeune, Alex Kramer, Claude Dubois et Paul Anka sont les quatre auteurs-compositeurs reconnus, Oscar Peterson reçoit le prix Héritage et 23 chansons intemporelles ont été retenues, de La bittt à Tibi de Raoul Duguay à Heart Like a Wheel d’Anna McGarrigle, en passant par Une promesse d’André Lejeune et She’s a Lady de Paul Anka.

Le but de ce Panthéon est d’honorer et célébrer les oeuvres d’auteurs-compositeurs qui ont contribué à enrichir le patrimoine musical canadien. Le Panthéon a été fondé en 1998 et constitue un partenariat entre l’Association canadienne des éditeurs de musique et l’Association des auteurs-compositeurs du Canada, avec l’aide de la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec.

Une des caractéristiques fortes de l’organisation est le bilinguisme: cérémonie et gala tenus dans les deux langues officielles et représentation égale des francophones et des anglophones parmi les intronisés.

«Cela aboutit à une certaine dichotomie, constate Martin Duchesne, secrétaire général de la corporation. On honore à la fois des artistes québécois qui ont fait une carrière quasiment exclusivement au Québec et d’autres artistes qui ont eu une reconnaissance internationale.»

Mais peu importe, l’essentiel est de célébrer des chansons qui, à leur échelle, ont marqué leur époque, laissé des traces et sont devenues des classiques de la musique canadienne.

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Seule ombre au tableau: le Panthéon n’a pas toute la visibilité qu’il souhaiterait. Son gala – le prochain aura lieu le 1er mars 2008 – n’est diffusé que par CBC… qui ne choisit de montrer que les auteurs-compositeurs anglophones. Radio-Canada, quant à elle, ne diffuse même pas l’événement. Gros handicap pour une manifestation qui se veut bilingue.

Pour Daniel Piché, membre du conseil d’administration du Panthéon, ce n’est qu’une question de gros sous: la partie francophone du spectacle ne serait pas jugée assez rentable. «C’est dommage car nous souhaitons honorer les arts, la langue ne devrait pas être une barrière à cette libre circulation.»

Pour gagner en visibilité et faire en sorte que les artistes intronisés d’un gala à l’autre restent bien présents dans la conscience collective canadienne, le Panthéon a d’autres projets. Un musée virtuel devrait bientôt voir le jour sur Internet et un projet de musée et de centre d’archives est à l’étude. Mais comme le souligne Martin Duchesne, encore faut-il trouver les fonds nécessaires.

Mais au-delà de ces questions de visibilité et d’enracinement de la culture musicale canadienne auprès de la population, reste la joie des intronisés qui voient reconnue d’une manière plus solennelle leur oeuvre musicale.

Raoul Duguay, dont la chanson La bittt à Tibi a été retenue, est heureux de constater que 35 ans après sa création, cet air est toujours un succès et vient de recevoir la confirmation d’une reconnaissance déjà donnée par le public: «C’est vrai par contre qu’il est un peu frustrant que mon oeuvre soit souvent réduite à cette seule chanson mais je suis fier d’entendre régulièrement qu’elle fait partie des dix chansons qui ont marqué le Québec!»

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André Lejeune, âgé aujourd’hui de 73 ans, et célébré pour son oeuvre d’auteur-compositeur apprécie particulièrement cette reconnaissance.

«Souvent, les récompenses sont trop locales, privilégient un côté spectacle et on les oublie vite. Cette fois, c’est à l’échelle du Canada, c’est en quelque sorte gravé dans le marbre. Cela veut dire, ajoute-t-il dans un éclat de rire, que lorsque je serai parti chanter ailleurs, on se rappellera de moi quelque part.»

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