Le 6 juillet dernier, François Bergeron signait une tribune intitulée «BLM: provocation, chantage et intimidation» dans L’Express de Toronto, journal dont il est le rédacteur en chef. Ce texte attaquait l’initiative du groupe communautaire «Black Lives Matter», qui a organisé un «sit-in» lors du défilé de la fierté de Toronto, le 3 juillet dernier, bloquant le défilé pendant 25 minutes.
Nous comprenons évidemment que les méthodes de BLM puissent nous interroger et qu’elles ne fassent pas l’unanimité. Toutefois, nous estimons que le message porté mérite d’être considéré pour ce qu’il est: un message pour plus d’inclusion et de justice sociale.
Nous, qui luttons pour nos droits linguistiques, contre le racisme, l’homophobie, la transphobie, la xénophobie, savons que ces discriminations ne sont pas en compétitions, mais qu’elles sont entrelacées. Aussi, les luttes le sont également. En clair, pour nous, se battre pour nos droits linguistiques, c’est aussi se battre contre le racisme ou l’homophobie.
Dans son texte, M. Bergeron évoque les «excuses» qu’aurait présentées le chef de la police, en évoquant les raids contre des lieux fréquentés par la communauté LGBT de Toronto, en 1981. En réalité, il n’a pas présenté d’excuses, mais simplement exprimé des «regrets». La différence n’est pas que sémantique.
Dans son texte, M. Bergeron prétend que les recommandations du dernier rapport de l’ombudsman de l’Ontario, Paul Dubé, portant sur la désescalade de la violence dans les interventions policières seront «largement suivies». Il s’agit d’une prédiction, qui ne correspond pas à la réalité actuelle, telle que vécue par les communautés noires de Toronto.