Professeur des littératures française et allemande à l’Université Laval, Hans-Jürgen Greif est auteur de romans et nouvelles. Son quatrième recueil s’intitule Échardes et nous offre un panorama impressionnant de personnages et d’émotions. Hommes et femmes sont montrés sous leur vrai jour, selon le proverbe «Qui aime bien, châtie bien».
Plusieurs nouvelles du recueil suivent la forme traditionnelle du genre – celle qui me plaît – à savoir: peu de personnages bien campés, développement rapide d’une intrigue et point de chute inattendu. Dans une nouvelle, un obscur employé d’une compagnie d’assurance tient un journal pendant plus de trente-cinq ans.
À sa retraite, il publie ses réflexions, est chaleureusement accueilli par la critique et remporte Le prix (titre de la nouvelle). Convié à la cérémonie, il monte sur la scène et, arrivé à la dernière marche, la couronne de laurier lui échappe…
Sept nouvelles sont regroupées dans la section «La justice et la loi». Elles racontent toutes des histoires juridiques où avocats, greffiers, procureurs et juges tiennent les beaux rôles. Chaque texte est croustillant et finement ciselé. L’auteur s’amuse même à glisser quelques jeux de mots, dont en voici un bel exemple: «elle faisait désormais partie du club MED, c’est-à-dire les employés mis en disponibilité».
Si vous assistez parfois à des lancements, vernissages ou soirées de bienfaisance, vous vous régalerez à lire Les goûteurs, une nouvelle qui décrit suavement les pique-assiettes qui se retrouvent toujours aux cocktails dînatoires. Vous en connaissez peut-être qui ont «l’art de se remplir la panse de petits fours, dont chaque traiteur a le secret».
Dans cette nouvelle, attendez-vous à savourer des cuillerées de pétoncles, des craquelins au caviar, des tartelettes au tartare, des brochettes au filet mignon et des minipâtés de moules!