Henri Mitterand, ami de toujours, fidèle et attentif lecteur de mes manuscrits, m’avait envoyé, il y a un certain temps déjà, quelques notes, au sujet de mes deux derniers bouquins, notes que je soumets, avec sa permission à L’Express. Ce ne sont évidemment pas des comptes rendus dans les règles de l’art et de l’éthique journalistique. Disons que ce sont des témoignages d’amitié littéraire, informels, c’est ainsi qu’il faut les lire. Je les reproduis comme tel.
La nuit du subjonctif
(Toronto, Éditions du GREF, 2009, 156 p.). Lettre du 30 septembre 2009.
«Nous avons bien ri, Hélène et moi, en lisant, notamment les nouvelles «mystiques et religieuses». Ta réécriture de la Nativité, un chef-d’œuvre en soi, à l’égal de Daudet ou de Marcel Aymé.
Mais j’ai bien aimé aussi les notes d’émotion (La Nuit du Subjonctif, Les lettres du prisonnier, etc.), la tendresse des contes (Le loup de la chandeleur, La mystérieuse pêche du Père Estampe), les virtuosités phono-acrobatiques et farfelues de tes «Jeux de plume», les égratignures fortement rigologènes des curés et des générativistes, les dentistes (docteur Racine!) et les coiffeurs à la douce cruauté surréaliste. Tout cela est d’un maître du genre et qui joue en artiste de ses règles de composition et de tous les tons qu’il autorise.
Je me suis demandé si tu n’aurais pas dû remodeler l’ordre des textes, en affichant plus nettement la distinction entre les nouvelles noires (plus nombreuses au début du recueil), les nouvelles roses, et les nouvelles délirantes.