New York au printemps, une ville qui se découvre à pied

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Publié 19/04/2011 par Aurélie Resch

Avec l’arrivée des beaux jours revient le plaisir de sortir et de se réapproprier le monde extérieur. Quoi de plus merveilleux alors, que de partir à la conquête de l’une des villes les plus mythiques du monde… la Big Apple!

New York, une ville qui se découvre à pieds

D’abord, à ceux qui prétendent que New York est d’une taille démesurée, rappelons qu’il est tout à fait envisageable de la parcourir en tout sens à pieds, en une ou deux journées; ce qui est impossible avec sa sœur californienne, Los Angeles.

Ensuite, l’idée toute faite que New York est une ville épuisante peut être revisitée si on prend le temps et qu’on marie diligemment promenade et découverte.

J’en veux pour preuve mon exploration approfondie d’un jour, au lendemain d’un symposium. Après une journée intense et palpitante dans le Queens, quoi de plus idéal qu’une flânerie dans les rues de la City, au moment même où les fleurs s’épanouissent au bout des tiges et des branches?

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«L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt»

Une maxime avec laquelle je ne peux être plus que d’accord. Après un copieux petit déjeuner dans le Upper West Side Manhattan au Nice Matin, au croisement de la 79e et d’Amsterdam, j’aspire à me dégourdir les jambes en traversant Central Park jusqu’au musée Solomon R. Guggenheim.

Une promenade des plus agréables sous un ciel printanier. On y croise les accros du jogging, les mamans et leurs poussettes et une faune aussi variée que fascinante. De l’autre côté du réservoir dédié à Jacqueline Kennedy Onassis, trône le somptueux bâtiment qui a servi de décor au film de Taylor Hackford, L’associé du diable.

Un peu plus loin des gamins grimpent sur une statue en bronze représentant une scène d’Alice au pays des merveilles. On flirte ici avec la bonne humeur à chaque bosquet, sur chaque pont, à chaque intersection. Une agréable immersion dans le poumon de New York, là où le temps ralentit, avant de retrouver immeubles et béton.

Des musées pour pigmenter une itinérance urbaine

Premier arrêt au Guggenheim, 5e Avenue et 89e Rue. Après la parenthèse verte de Central Park, un rendez-vous incontournable avec l’art et l’architecture. Un plaisir singulier à suivre les coursives en colimaçon s’élevant vers un dôme en verre. Pierre d’angle de l’architecture moderne, le musée Solomon R. Guggenheim abrite une impressionnante collection de toiles des plus grands maîtres de la peinture.

Au programme ce mois-ci, une plongée dans l’Histoire de la peinture et ses grands courants de 1910 à 1918. Une école par étage! De Van Gogh à Kandinsky, en passant par Miro et Picasso… cent œuvres d’artistes européens. Un régal.

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Mise en appétit par ce musée unique, je dirige mes pas vers le MOMA, Musée of Modern Art, sur la 11e Avenue. Entre la 5e et la 6e Avenue. Un pèlerinage sans précédent pour tout amateur d’art contemporain. Les pièces dédiées aux peintures abstraites et modernes sont en particulier fascinantes. On pourrait y passer toute la journée! Une halte-déjeuner à l’excellent restaurant du musée permet de reprendre des forces dans un cadre agréable, clair et moderne tout en dégustant une cuisine fine.

Exploration urbaine d’une ville qui ne dort jamais

Se promener dans New York, c’est sans cesse découvrir et se laisser impressionner par l’inhabituel, la foule, l’urbanisme tour à tour somptueux et médiocre.

En descendant le long de la 5e Avenue, je laisse glisser mon regard sur les immeubles en verre, en briques. Ceux qu’on étend dans le ciel en construisant sur les tours déjà existantes…

Un concept, un spectacle, fascinants. Je passe devant le célèbre Hôtel Plaza, où tant de célébrités viennent tourner et se marier. Devant tournent les calèches pour touristes aisés. Un peu plus loin, le Rockefeller Center, puis la collection de magasins de luxe, Radio City et enfin la Cathédrale Saint Patrick et l’Empire State Building.

Je suis étonnée de la tranquillité que je rencontre durant ma promenade. New York m’avait habituée à davantage d’activité. Je me rattrape en me rapprochant de Times Square. L’endroit de la ville le plus fréquenté, le plus électrique et certainement le plus bruyant.

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Ballotée par une foule bigarrée qui compte un nombre impressionnant de francophones, j’accroche mes yeux à la foultitude d’écrans qui dominent la place. Publicités, bandes-annonces de films, extraits de spectacles, néons racoleurs, tout est là pour nous en mettre plein la vue.

Les taxis jaunes peinent à se frayer un passage à travers les badauds peu prudents. Je m’égare dans les rues adjacentes pour voir les pièces off-Broadway qui se jouent… Une curiosité intense pour l’amatrice de théâtre que je suis. J’hésite un instant. Ma soif d’urbanisme et de bain de foule me retient encore un peu.

Je repousse à plus tard une envie de théâtre et décide de descendre tout au sud, voir où en est la construction du Ground Zero. Un chantier qui en était à ses balbutiements à ma dernière visite en octobre 2009. Je suis surprise de constater à quel point les travaux ont avancé et la forme que prend le projet. Si la blessure demeure vive, la volonté de passer à un chapitre plus lumineux pousse à accélérer la rénovation de ce lieu de deuil.

Pour l’ambiance décontractée du Village

La journée touche à sa fin. Le vent se lève et mes jambes commencent à tirer le signal d’alarme. Temps de s’offrir une pause.

Je ne vois pas de meilleur endroit pour conclure ma ballade intra-muros que le quartier bohème de Greenwich village. Encore un petit effort, et c’est avec bonheur que je me perds dans les ruelles du Village. Tout y est agréable et décontracté. Des minuscules jardins fleuris devant les maisons de ville aux boutiques éclectiques et étonnantes, en passant par la faune, jeune, drôle, branchée, gay.

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La joie de vivre a repris ses droits, et loin du bruit et de l’agitation de Downtown, je marche sans but, pour profiter des dernières lueurs de cette belle journée de printemps. Les petits restos sympas abondent. Et dans cette rue en particulier, ils se déclinent tous à la française. J’opte pour AOC, l’Aile ou la Cuisse, sur la rue Bleecker au coin de Grove.

Une excellente cuisine française servie dans un cadre agréable et intime par un personnel parlant français. Je suis parmi les premiers clients à m’asseoir à une table recouverte d’une nappe blanche. Bientôt la salle se remplit et tandis que Carla Bruni susurre à la radio Quelqu’un m’a dit, mes pensées vagabondent à nouveau dans les rues de la City.

www.nicematinnyc.com
www.aocnyc.com
www.moma.org
www.guggenheim.org

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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