Ne montrez pas vos enfants sur internet, prévient une experte

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Les parents qui montrent leurs enfants sur les réseaux sociaux les exposent aux arnaqueurs et prédateurs sexuels. Photo: capture d'écran internetsensefirst.com
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Publié 17/06/2024 par Émilie Gougeon-Pelletier

À l’ère de l’intelligence artificielle, les parents devraient éviter d’exposer leurs enfants sur internet et les réseaux sociaux, prévient une experte qui incite les gouvernements à conscientiser la population au sujet de la cybersécurité chez les jeunes.

Avec l’intelligence artificielle, les enfants sont de plus en plus vulnérables en raison des technologies de manipulation des images, avertit la spécialiste de la lutte contre l’exploitation des enfants sur Internet, Charlene Doak-Gebauer.

«Ces technologies de manipulation sont disponibles partout sur Internet», dit-elle. «Et ce que font les prédateurs, c’est de transformer les photos des jeunes qu’ils trouvent sur Internet en matériel pédopornographique, de sorte qu’une photo innoncente du visage d’un enfant, devienne du contenu triple X.»

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Charlene Doak-Gebauer et son livre. Photo: capture d’écran internetsensefirst.com

Souvent, ce sont les parents qui ont rendu ces images disponibles en les publiant sur les réseaux sociaux, note Charlene Doak-Gebauer, qui a fondé en 2015 l’organisme de bienfaisance Internet Sense First pour protéger les enfants contre l’exploitation sur Internet et pour éduquer le public contre ce type de prédateurs.

Depuis environ huit ans, elle conseille aux parents de «ne jamais publier de photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux».

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«Les parents peuvent penser que leurs réseaux sociaux sont privés, que personne ne peut pénétrer leurs profils, mais c’est pourtant très facile de le faire», note Mme Doak-Gebauer.

Leurre en ligne

Le «leurre en ligne» survient lorsqu’un adulte communique avec un enfant sur Internet dans le but de commettre une infraction sexuelle.

Il s’agit de l’infraction sexuelle en ligne contre des enfants la plus souvent rapportée à la police au pays, selon Statistique Canada.

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Avec qui votre enfant interagit-il en ligne? Photo: capture d’écran internetsensefirst.com

Le Centre canadien de protection de l’enfance a noté, entre 2018 et 2022, une augmentation de 815 % des signalements de leurre en ligne via la ligne nationale de signalements.

Au cours de la même période, les données déclarées par la police ont révélé une augmentation de 53 % des incidents de ce genre.

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Conscientiser la population

À l’automne 2023, la députée libérale d’Ottawa-Vanier Lucille Collard a déposé un projet de loi à l’Assemblée législative de l’Ontario visant à faire du mois de septembre le «Mois de la sécurité et de la protection de la vie privée des enfants en ligne».

En lisant ces données, et en se basant sur l’expertise de Charlene Doak-Gebauer, elle a voulu s’assurer que dès la rentrée scolaire, les élèves et les parents en apprennent plus sur les risques encourus sur Internet.

«Moi aussi, j’ai eu des enjeux à savoir qu’est-ce que je devais faire pour bien protéger mes enfants, une fois que j’ai été obligée d’accepter de leur donner un téléphone cellulaire», a noté la députée provinciale, en conférence de presse à Queen’s Park, le 6 juin dernier.

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La députée Lucille Collard. Photo: Simon Séguin-Bertrand, Le Droit

Ce jour-là, son projet de loi a été débattu en Chambre, et a été renvoyé au Comité permanent de la politique sociale.

Elle espérait le voir adopté avant l’arrivée du mois de septembre 2024, mais le gouvernement Ford a annoncé la semaine dernière que les élus ne seraient pas de retour en Chambre avant le mois d’octobre.

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S’il est adopté, le projet de loi 133 de Lucille Collard comprendrait aussi un ajout au curriculum du système d’éducation de l’Ontario concernant la protection des enfants contre les dangers de l’Internet.

Le Mois de la sécurité et de la protection de la vie privée des enfants en ligne deviendrait donc une occasion de «souligner l’importance de la supervision, de l’éducation et de la responsabilité numériques», selon la députée.

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