Que veut dire l’étiquette «naturelle», comme dans «alimentation naturelle»? A priori, rien. Et ça peut même être dangereux.
Cela fait longtemps qu’il n’est plus possible d’acheter à manger sans tomber sur une étagère ou une allée entière d’aliments étiquetés «naturels».
Or, même si à peu près tout et n’importe quoi peut porter cette étiquette, même si aucune réglementation précise n’existe dans la plupart des pays, on trouve néanmoins une clientèle prête à payer plus cher pour cette étiquette: un marché de 53 milliards $, en hausse de 50 % depuis cinq ans, selon des chiffres de l’industrie elle-même.
Il existe une forme «d’adoration» devant l’étiquette, s’inquiète une journaliste du New Scientist, et cette absence de sens critique se reflète dans l’immense popularité de sites comme Natural News en anglais, ou Santé-nutrition en français: deux vedettes des réseaux sociaux, qui sont défendues bec et ongles par leurs adeptes pour la seule raison qu’elles font la promotion du «naturel».
Un terme qui en est venu, chez certains, à être utilisé en opposition à «médecine» ou «science».