Musique: des albums pour embrasser l’hiver

En ce mois de février, souvent le plus froid de l’année, j’espère vous réchauffer le cœur avec de la musique, des mélodies et des textes qui sauront vous interpeller et vous rappeler de beaux souvenirs. Je commence en Ontario, avant une petite escale à Montréal pour finir en souvenir dans la belle Fransaskoisie.

Richesse d’une forteresse

Edouard Landry, auteur-compositeur-interprète du Grand Sudbury, tente à nouveau de séduire les amateurs de musiques franco-ontariennes avec son plus récent album Forteresse, sorti en novembre dernier. Avec ce sixième opus, l’artiste franco-ontarien dévoile encore plus la profondeur de son talent. Il démontre une richesse instrumentale qui sait captiver l’attention des auditeurs.

Dès les premières notes de Quarantaine, une certaine énergie plonge l’auditeur dans des univers sonores des plus riches. Forteresse, la pièce-titre, offre le plus beau texte de l’album sur une trame de piano extrêmement puissante.

La pièce country Vers la fin des terres propose également un appel à l’essentiel, sans oublier de bonnes petites chansons accrocheuses comme Rappel, Minuterie ou encore Fossé.

Mais, pour moi, c’est Oubliette qui constitue le sommet de l’opus! Cette chanson instrumentale est fortement inspirée de l’univers de la formation culte de l’Ontario CANO. On y reconnaît facilement la profondeur des orchestrations de l’époque. Pour les vocalises de la pièce, Edouard Landry a réussi à collaborer avec Kim Richardson, bien connue pour sa voix extrêmement puissante.

De la pop à l’orchestral

Le montréalais Aleksi Campagne nous propose un album double For the Giving/Sans rien donner à l’univers pop, folk et aux arrangements très orchestraux. Les dix chansons en version anglaise et française sont captivantes, grâce à une voix unique et à des prestations profondes. On s’y laisse séduire par la richesse de chaque plage. L’automne dernier, l’artiste nous invitait déjà sur Facebook à découvrir toutes les deux semaines une nouvelle chanson tirée de l’album à venir.

Aleksi Campagne est membre de cette extraordinaire famille de musiciens fransaskois de la formation Hart Rouge. Cependant, la comparaison s’arrête là tant il nous amène ailleurs : un ailleurs très orchestral, surprenant et séduisant, plus près de la pop que du folk.

Aleksi Campagne est un multi-instrumentiste qui nous offre un riche univers urbain aux arrangements multiples. Chaque instrument est intelligemment utilisé comme le morceau d’un casse-tête et ajoute une couleur, une émotion, qui devient la somme d’un produit final réussi. De sa plume ciselée, l’artiste livre des textes merveilleux sur l’amour, sa déchéance et sa rupture.

Dès les premières notes de Quand je ferme les yeux, on sent que l’on pénètre dans un univers particulier où on retrouve de beaux petits bijoux comme La peur s’envolera, une oasis folk qui enchante l’ouïe de chaque auditeur. Rome, déposé sur un air rock intense, est un texte fort sur l’environnement.

Quand on danse dos à dos est une autre pièce magnifique à propos d’une rupture amoureuse sur une trame extrêmement puissante. J’adore les accords pop jazz de Je reviendrai vers toi, un peu langoureux, mais savoureux. Je dois mentionner Vent des prairies, superbe trame piano-violon, et la pièce titre Sans rien donner, l’une des plus belles prestations de tout l’album.

D’un Campagne à une autre

En guise de souvenir, je vous présente un des bons albums de ces dernières années. En 2014, l’autrice-compositrice-interprète fransaskoise Annette Campagne nous offrait Papillon amiral. Un album de musique tantôt rock, tantôt folk, mais toujours bien nuancé pour accompagner de très bons textes.

Annette Campagne débute avec Terre mère, un texte puissant sur l’essentiel. Tu es ma lumière est une autre excellente chanson sur la gratitude et l’importance de remercier les gens qui sont là pour nous. La pièce-titre Papillon amiral lance un cri du cœur sur l’importance de vivre à fond et d’expérimenter la vie.

L’essentiel, c’est aussi de retourner aux sources, de ne jamais abandonner. Jamais dire jamais est plus qu’un cliché, mais c’est aussi une nécessité, c’est ce que décrit si magnifiquement Sable sous mes pieds. Le traitement tribal des percussions dans cette chanson exprime l’urgence de vivre le moment présent à fond.

Annette Campagne a par ailleurs inclus trois pièces dans la langue de Shakespeare, dont ma préférée est Insanely Beautiful pour la richesse de son propos.

Bref, la richesse de la plume d’Annette Campagne et la beauté de sa voix nous offrent un merveilleux ensemble de tableaux sur ce qu’est l’essentiel de la vie. Du début jusqu’à la fin, l’harmonie, la justesse et le pouvoir des musiques proposées font de Papillon amiral un album captivant.

Maintenant, qu’est-ce que nous réserve le mois de mars? Un petit indice, la fraîcheur sera au rendez-vous!